Attention: cette critique contient plusieurs divulgâcheurs!
Trois ans après les événements de Halloween H20: 20 Years Later, on retrouve Laurie Strode (Jamie Lee Curtis) internée à l’asile après avoir décapité un innocent homme, croyant qu’il s’agissait de son frère Michael (Brad Loree). Pendant ce temps, à Haddonfield, on prépare une nouvelle émission de télé-réalité qui consistera à envoyer de jeunes adultes dans la maison du légendaire croque-mitaine et d’offrir son lot d’émotions fortes aux spectateurs. C’est à ce moment que Michael décide de revenir au bercail.
Le début des années 2000 marque la naissance de ce phénomène toujours présent qu’est la télé-réalité. En pleine saison 4 de Survivor et quelques mois avant de voir Paris Hilton marcher en talons hauts dans le fumier, c’est Loft Story qui bat son plein au Québec. Prenant l’affiche le 12 juillet 2002, c’est en baignant dans ces concepts que Halloween: Resurrection voit le jour.
Les producteurs ramènent Rick Rosenthal (Halloween II (1981)) à la réalisation et Jamie Lee Curtis, pour des raisons contractuelles, accepta sous la seule condition qu’il s’agirait de la fin pour son personnage de Laurie. Malgré une scène d’ouverture assez bien réussie, ce huitième film de la populaire franchise n’arrive pas à satisfaire pleinement son spectateur.
À commencer par une distribution louche incluant le rappeur Busta Rhymes (Shaft) et la mannequin Tyra Banks (Coyote Ugly) dans les rôles des organisateurs de l’émission; on se demande ce qui a bien pu motiver les producteurs à les choisir. Se voulant hilarant, mais qui devient plus souvent «malaisant», on vient vite à questionner l’utilité du personnage de Rhymes qui prend de plus en plus de place au fil du film, spécialement durant la finale où il sombre violemment dans le ridicule.
La bande de participants à la forte libido qui seront, sans surprise, éliminés un par un par Myers nage tout autant dans l’absurde. Parmi Daisy McCrackin (She Rises), Ryan Merriman (Final Destination 3), Luke Kirby (Glass) et la très mauvaise Katee Sackhoff (Oculus), c’est Bianca Kajlich (Bring It On) qui tire le mieux son épingle du jeu dans le rôle de Sara, la protagoniste principale et la seule dont on se soucie un tant soit peu.
Il faut par contre souligner l’originalité des meurtres. La vieille maison abandonnée remplie de pièges est une belle trouvaille et la caméra subjective, où l’on peut suivre le destin de chacun des personnages comme si on regardait nous-même l’émission, l’est tout autant. Nous avons même droit à un joli clin d’oeil au film Peeping Tom de 1960, considéré comme le premier slasher du cinéma.
Totalement inutile et souvent stupide, Halloween: Resurrection fait, malgré tout, partie de ces plaisirs coupables se retrouvant trop souvent dans les listes des plus détestés. Bourré de clichés, de personnages antipathiques et d’humour douteux, le film arrive quand même à divertir et, étrangement, traverse bien le temps avec son concept toujours d’actualité dénonçant une société en manque d’attention où une majorité de gens serait prête à tout (même mourir!) pour son quinze minutes de gloire. Malheureusement, ce fût le dernier clou dans le cercueil et la fin était arrivée pour Halloween… jusqu’à ce qu’on tente de repartir à zéro, cinq ans plus tard.
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