Attention: cette critique contient plusieurs divulgâcheurs!
Avant de voir le jour sous forme de long-métrage en 1979, When a Stranger Calls était un court intitulé The Sitter également réalisé par Fred Walton, deux ans plus tôt. D’une durée de 22 minutes, il reprenait l’histoire de la célèbre légende urbaine des coups de téléphone d’un mystérieux inconnu à une gardienne d’enfants, qui découvrit que les appels provenaient de l’intérieur de la maison. Après l’immense succès d’Halloween en 1978, le moment était parfait pour Walton de faire grandir son bébé et d’en faire le film culte qu’il est devenu. Surtout marquant pour sa scène d’ouverture, When a Stranger Calls est beaucoup plus qu’une adolescente affolée par un forcené.
Vu sa courte durée, The Sitter se devait d’être réécrit pour en faire un long-métrage de 97 minutes divisé en trois parties. Ayant réussit à s’échapper, celui qui assassina les deux enfants ce soir-là se voit maintenant errer dans la ville. Couvrant seulement la scène du téléphone, Walton s’est remis à l’écriture et décida que la suite, plutôt que de mettre en scène les séquelles psychologiques de la survivante, nous ferait entrer dans l’intimité de l’assassin.
Tel un traqueur lui aussi, le spectateur le suit lors d’une nuit où il tentera de devenir «ami» avec une femme rencontrée dans un bar, alors que le policier John Clifford tentera de lui mettre le grappin dessus. Avec raison, ce déroulement ne fait pas l’unanimité alors qu’on lui reproche de briser le rythme après un début aussi fort. Malgré cet engrenage bizarre et son manque de fluidité, on ne peut reprocher à Walton d’avoir osé avec cette chasse à l’homme tout de même glauque et inquiétante. Sept ans plus tard, nous retrouvons notre héroïne du départ, maintenant mariée et mère de deux enfants, alors que le tueur court toujours. Évidemment, cette troisième partie nous réserve plusieurs autres frissons pour sa finale qui sera presque tout aussi efficace que ses vingt premières minutes.
When a Stranger Calls, c’est également la musique glaçante du compositeur Dana Kaproff sans qui la scène d’ouverture n’aurait jamais connu le succès qu’on lui connait. C’est aussi la présence d’acteurs bien établis dont Carol Kane (Annie Hall), Charles Durning (The Sting), Colleen Dewhurst (The Dead Zone) et Tony Beckley (Get Carter) dans le rôle du tueur Curt Duncan, qui offre d’ailleurs une excellente et dernière performance malgré sa maladie très avancée.
Qui dit film classique, dit remake. C’est sans surprise qu’une nouvelle version vu le jour en 2006 sous le même titre et sous la direction de Simon West, réalisateur d’immenses blockbusters américains dont Con Air, Lara Croft: Tomb Raider et The Expendables 2.
Malgré qu’il soit imparfait, le premier long-métrage de Fred Walton s’est hissé rapidement au rang des films cultes. Avec un maigre budget de 1,5 millions de dollars, le film en amassa plus de 21 au box-office. D’ailleurs, avant son remake, une suite vu le jour en 1993 sous le titre When a Stranger Calls Back; suite sous-estimée que plusieurs fans préfèrent à l’original. Même s’il est surtout mémorable pour sa scène d’ouverture, When a Stranger Calls reste un film intelligent, mélangeant drame policier, thriller et horreur et qui restera à tout jamais dans les listes des films les plus terrifiants du genre.
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