Des créatures provenant d’une dimension parallèle et menées par l’énigmatique «Tall man» (le magnifique Angus Scrimm) infiltrent les maisons funéraires pour voler les cadavres et les transformer en esclaves de taille réduite. C’est simple, non? Après avoir déjoué leurs plans il y a 9 ans dans Phantasm (1979), Mike (James LeGros) quitte l’hôpital psychiatrique et doit à nouveau joindre son ami Reggie (Reggie Bannister) pour retrouver, littéralement, la fille de ses rêves Liz Reynolds (Paula Irvine) et sauver le monde. Quelque chose comme ça.
La série Phantasm est le bébé de Don Coscarelli, qui a aussi écrit l’excellent Beastmaster (1982). Un de ses plus récents films, John Dies at the End (2012), a d’ailleurs failli se trouver dans cette liste. Si le premier Phantasm est reconnu comme un grand film d’horreur, sa suite méconnue et méprisée (38% sur Rotten Tomatoes) reste, dans notre cœur, un chef-d’œuvre de série B.
Pourquoi on l’aime
Phantasm II est comparable à Evil Dead II (1987) en plusieurs points (moins le succès). Tandis que l’original avait zéro budget, était réalisé à l’arrache, mais débordait d’idées, la suite repart sur les mêmes fondations, mais cette fois, elle mise sur l’action et l’humour dans une succession de scènes mémorables. Et qu’importe si ça n’a pas de sens!
Ensuite, il y a Reggie.
Reggie, c’est notre héros. C’est l’oncle cool de tout le monde. Il n’est pas fort, pas beau, pas riche. Il a une queue de cheval malgré la calvitie, il gratte de la guitare… C’est le style col bleu, classe ouvrière. Mais il peut souder deux shotguns ensemble et scier les canons en forme de V. Est-ce que c’est utile pour combattre les forces du mal? Reggie pense que oui et c’est suffisant pour nous.
Malheureusement, pour des personnages féminins intéressants ou avec de l’agentivité, il faudra repasser.
Difficile de parler de Phantasm II sans mentionner les effets spéciaux. La signature de la série est ces boules chromées qui volent et trucident nombre de victimes — un peu mieux réussies ici puisque dans l’original, on voyait l’équipe de tournage se refléter à la surface! Sang jaune, chair dissoute dans l’acide, lance-flammes et explosions: tout est réussi, ça revole, c’est dégueux, ça fait mal.
Mais au-delà des apparences tirées par les cheveux, l’ambiance de Phantasm II est restée avec nous le plus longtemps. Dès le premier acte, Coscarelli met en scène une americana aliénée et oppressante: la banlieue déserte s’opposant aux cimetières habités. Nos héros deviennent des hors-la-loi pour sauver le monde. Leur quête est désespérée. Le fait que le repère du Tall Man soit une maison funéraire ajoute au sous-texte fataliste. Personne ne viendra les aider, ils et elles ne peuvent compter que sur leur détermination… et la quincaillerie la plus proche.
Notre citation préférée: «You think that when you die you go to heaven? You come to us!»
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