La famille de la richissime Anastasia «Granny» Gargoli (interprétée par la vétérante Stella Stevens) est en visite, espérant qu’elle meurt pour hériter de la fortune familiale. Seule la pauvre Kelly (Shannon Whirry) reste au chevet de Granny, qui déprime d’avoir élevé des personnes si cupides. Une nouvelle chance se présente lorsqu’un étranger (Luca Bercovici) débarque pour offrir à Granny un élixir de vie éternelle. Seems legit. Seule attrape: ne pas exposer l’élixir au soleil, sinon qui le boira se transformera en créature démoniaque assoiffée de sang!
Il s’agit du dernier film d’horreur de Luca Bercovici, féru des séries B, qui avait réalisé Ghoulies (1984) et Rockula (1990). Le film sera surtout distribué en vidéo et reste en VHS à ce jour, jamais transféré sur DVD, quoiqu’il existe des bootlegs sur le Web.
Pourquoi on l’aime
Dès les premières secondes de The Granny, on comprend qu’on va assister à quelque chose de spécial. Le lettrage d’ouverture est une horreur en soi et la musique au synthétiseur à 10$ nous remplit d’appréhensions. Mais un film qui devrait être médiocre en tout point réussit quand même à briller.
D’abord, il y a un cynisme absolument contagieux dans The Granny, qui met en scène des personnages si cupides et si mesquins qu’ils pourraient sortir tout droit de Tales From the Crypt. On espère leur malheur comme dans une tragédie grecque, avec un chat démoniaque en bonus.
L’intrigue toute simple prend des revers inattendus, si bien qu’entre les effets spéciaux compétents (pour le budget) et les performances déjantées, on ne s’ennuie pas une minute, jusqu’au dénouement aussi macabre que mémorable.
Si la performance de Stella Stevens est excellente en tant que l’éponyme Granny acerbe (elle prend le contrôle de chaque scène avec son énergie), il est rafraîchissant de voir Shannon Whirry interpréter une vieille fille réservée avec un sérieux mortel (elle porte des lunettes et du brun, alors forcément…) qui devient une héroïne badass. Ce rôle est en effet bien différent de ceux de femme fatale qu’on lui réservait à l’époque, dans une pléthore d’erotic thrillers un peu carton.
Le piège pour ce genre de film, qui compense son manque de budget avec une valeur de choc, est de tomber trop entièrement dans le vulgaire, le gore et le trash (lire: n’importe quel film de Troma). Malgré quelques scènes grinçantes, The Granny réussit à marcher sur la ligne.
Quand on sera vieux et vieilles, on espère botter des fesses comme Granny!
Notre citation préférée: «Vultures and crows, monkeys and magpies!»
Lisez les autres textes de la chronique invitée 13 films d’horreur à (re)découvrir.
Tous les jours du 19 au 31 octobre, Bruno Massé et Catherine Lemieux Lefebvre dévoilent un top 13 des meilleurs films d’horreur méconnus à découvrir, ou à redécouvrir! Lisez la démarche.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.