Né dans les années 1970, ce n’est réellement qu’en 1981 que le slasher est devenu une tendance populaire au sein du 7e art. Eh oui, déjà 40 années ont passé depuis la plus grande cuvée du sous-genre horrifique. Ainsi, Kristof G. passe en mode On rembobine, afin de revisiter pour vous une douzaine des plus excitants, stressants et sanglants slashers sortis en 1981. Rendez-vous chaque dernier vendredidu mois, pour bien débuter votre «week-end de terreur»…
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Halloween II tue
Après The Burning, My Bloody Valentine, Home Sweet Home, The Prowler, Hell Night, FinalExam, Graduation Day, Happy Birthday to Me, Friday the 13th Part 2 et Student Bodies, c’est maintenant au tour de Halloween II. Comme on est en octobre et que l’Halloween, c’est dans 2 dodos, c’était évident qu’on se devait revisiter la suite du classique de John Carpenter, et ce, même si ce dernier a depuis renié le film qu’il a co-produit, co-scoré et co-scénarisé il y a déjà quatre décennies. De plus, comme Halloween Kills (la suite de l’Halloween millésimé 2018, qui fait fî de tout ce qui s’est passé après 1978) vient de sortir, ça tombe plutôt bien.
Halloween II démarre où le premier finissait, reprenant pour la continuité les dernières minutes du film de 1978, alors que le Docteur Loomis (l’acteur britannique Donald Pleasance, qu’on reverra ensuite reprendre — et exponentiellement surjouer — son rôle dans les volets 4-5-6) débarque pour sauver Laurie, en vidant le changeur de son révolver sur Michael. I SHOT HIM IN THE HEART! I SHOT HIM SIX TIMES!, soutient Loomis, incrédule lorsqu’il raconte ce qu’il s’est passé à un agent de police.
Pour ce deuxième volet, on n’a pas trop voulu changer une formule gagnante, à commencer par le générique (un brin plus squelettique) et la musique (un poil plus électronique, merci à Alan Howarth), tout en gardant sensiblement la même équipe. Soit les mêmes producteurs (Moustapha Akkad, Irwin Yablans, Debra Hill et Carpenter), les mêmes scénaristes (Hill et Carpenter), le même directeur photo (l’efficace Dean Cundley a shooté les 3 premiers Halloween, et a ensuite travaillé sur plusieurs films de Carpenter, Spielberg, Zemeckis), qui joue toujours avec des plans immersifs, depuis le point de vue du tueur.
La soeur de l’autre
Or, on a eu la belle idée de changer de décor, en confinant presque toute l’action dans un complexe hospitalier. Ainsi, Laurie (Jamie Lee Curtis) est transportée à l’hôpital, pour se remettre de ses émotions, après avoir survécu à l’infâme Michael Myers… pareil comme dans HK. De plus, au milieu du film, après que plusieurs infirmières furent tuées, une foule de résidents très fâchés sont bien décidés à trouver et éliminer le mal… comme dans HK. En tous cas.
Rapidement, on découvre que ce dernier est en fait le frère de Laurie (une idée de Carpenter, qu’il eut à minuit moins une après plusieurs bières, apparemment). Et qu’il est bien déterminé à lui faire subir le même sort que son autre sœur jadis (voir prologue du film de 1978). Ben oui, un fou furieux qui déteste sa famille (et ça continue avec sa nièce dans les volets 4-5-6, au grand dam du pauvre Loomis/Pleasance, qui est en train de devenir lui aussi complètement cinglé!), contrairement au mal incarné du premier.
Le film est fun, stressant, plus violent et sanglant aussi, notamment avec la scène de la seringue dans l’oeil (ouch). Oui, Michael est plus créatif dans cette suite, et ce, avec tout ce qui lui tombe sous la main: marteau, couteau, ceinture, scalpel et même un jacuzzi (vous saviez qu’il y en avait dans les hôpitaux, vous?). Aussi, on découvre que notre croquemitaine a la tête dure en maudit: il peut encore marcher même après s’être fait tirer à bout portant dans les deux yeux. Trop fort pour la ligue (et en plus, on ignorait qu’il apparaîtrait ensuite dans 10 autres films!). Étrangement, HII se termine comme HK commence: après avoir brûlé vivant Michael, Laurie se réveille (encore) à l’hosto. Eh ben.
Et après?
Dans ce premier long métrage réalisé par Rick Rosenthal (qui n’aurait tellement pas dû rempiler 21 ans plus tard avec le «urbain» et raté Halloween Resurrection), on retrouve Dick Warlock (qui fut la doublure officielle de Kurt Russell pendant un quart de siècle) en remplacement de Nick Castle dans le rôle de la silhouette. On peut aussi apercevoir un tout jeune Dana Carvey (le Garth de Wayne’s World) dans un rôle de figuration, de même que Leo Rossi (Maniac Cop 1-2, Relentless 1-2-3-4), qui aime se faire tremper le zizi dans un jacuzzi (excusez cette blague de série B, car dans le film, on ne lui voit que le cul, oui).
Après cette première suite*, Halloween serait normalement devenu une série de films à saveur anthologique, comme en témoigne le volet suivant, Halloween III: Season of the Witch. Or, comme les fans en colère ont réclamé le retour de Michael, les producteurs ont dû changer d’avis et ressusciter ce dernier. M’enfin.
P.S.: Pour d’autre point de vue sur le film, sachez que le collègue Pat avait rédigé une critique en 2018 et que Serge et Bruno de la balado Terreur sur le Pod lui ont consacré un épisode complet, qui sortira demain.
*Rob Zombie en a fait une de sa refonte et David Gordon Green aussi, comme HK est la suite de celui de 2018, qui se veut lui-même la suite de celui de 1978… mélangés? Resurrection est aussi une suite d’H2O, qui était déjà une suite de l’originale. Ouf, c’est épuisant.
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