Animateur, réalisateur, monteur, compositeur; Sébastien Diaz fait, sans l’ombre d’un doute, partie de la famille des artistes multidisciplinaires du paysage québécois. Malgré son horaire chargé, sa passion pour l’horreur n’est jamais mise de côté. Cinévore averti, il est également un grand collectionneur d’articles en lien au cinéma de genre et il affectionne tout particulièrement les trames sonores. Il allait donc de soi qu’on lui demande de nous partager ses 5 coups de cœur du cinéma d’épouvante et voici ce que le réalisateur de Terreur 404 avait à nous dire…
The Beyond (L’au-delà) (1981) de Lucio Fulci
Mon film d’horreur préféré!
Je suis maniaque du cinéma d’épouvante italien et pour moi c’est ce film-là qui représente l’apothéose du genre dans toute sa décadence, son absence de limites et sa folie imaginative. Quand on mélange un zombie crucifié, une tête qui explose, un homme dévoré vivant par des tarentules et une vision de l’Enfer encore jamais vue auparavant, on sait qu’on est en territoire inconnu!
Dès la première fois où je l’ai vu en VHS adolescent, je suis tombé en amour avec l’imagerie gothique et cauchemardesque du film et avec sa trame sonore (peut-être pour moi, la plus belle des bandes son!). Il y a 3 ans, je suis d’ailleurs allé à New York rien que pour assister à une projection du film au son de l’orchestre de Fabio Frizzi, le compositeur original et grand collaborateur de Lucio Fulci.
Psycho (Psychose) (1960) d’Alfred Hitchcock
Comme beaucoup de cinéphiles, je suis obsédé par les mystères de ce film et par tout l’univers geek qui s’est créé tout autour au fil des années. Pour moi, c’est l’ultime leçon de cinéma et de maîtrise du médium, avec en bonus la prestation toute en nuances et en subtilité d’Anthony Perkins, le plus beau décor de tout le registre horrifique (cette maison et ce motel!!!), et la trame sonore de Bernard Herrmann que j’écoute encore en boucle dans ma voiture. C’est une œuvre cinématographique totale. Un monument.
Tenebrae (Ténèbres) (1982) de Dario Argento
Dire que j’ai détesté ce film la première fois où je l’ai loué au club vidéo de mon enfance… et pourtant! Généralement, les fans de Dario Argento lui préfèrent Suspiria ou Les Frissons de l’angoisse (Deep Red) mais moi j’ai un faible pour le côté très eightiesde Tenebre et pour son approche assez radicale de la mise en scène qui situe plusieurs scènes d’épouvante en plein jour ou dans une lumière nocturne beaucoup trop éclatante, comme si les pauvres victimes du tueur fou n’avaient aucune chance de se cacher dans l’ombre. Malgré tous ses défauts, Dario Argento demeure un des cinéastes qui a donné le plus grand électrochoc au genre et qui a forcé tout le monde à se surpasser et se sortir de leurs vieilles pantoufles!
The Fog (Le Brouillard) (1980) de John Carpenter
J’aurais pu mettre quatre ou cinq Carpenter dans mon palmarès, comme L’Antre de la folie (In the Mouth of Madness), Christine ou The Thing, mais je pense que Le Brouillard demeure mon préféré pour l’ambiance pesante que John a réussi à créer dans ce petit village côtier de la Californie. C’est un film d’une grande beauté plastique, avec ses plans panoramiques du phare où travaille le personnage d’Adrienne Barbeau, sa lumière inquiétante et ses cadrages parfaits qui prouvent une fois de plus que Carpenter sait toujours où placer sa caméra pour raconter son histoire. Et rien que pour voir le duo mère-fille Janet Leigh/Jamie Lee Curtis réuni à l’écran, ça vaut le détour!
Black Christmas (Noël Tragique) (1974) de Bob Clark
Certains célèbrent le temps des Fêtes avec Home Alone ou Le sapin a les boules, mais moi je préfère encore plus le classique canadien de Bob Clark tourné dans la région de Toronto à une époque où le cinéma d’ici s’est lancé corps et âme dans l’horreur durant une bonne dizaine d’années. J’aime tout ce film, des looks et de la déco vintage à la trame sonore atonale de Carl Zittrer, en passant par la façon de filmer de Bob Clark qui scoope Halloween de quelques années (ce plan séquence d’ouverture à la première personne! Carpenter n’a finalement rien inventé…) et la voix très épeurante du tueur au fil de ses appels anonymes (c’est le réalisateur lui-même qui incarne le tueur au téléphone!).
Sébastien sera de retour, dès l’automne prochain, à la barre des émissions «Format Familial», sur les ondes de Télé-Québec, et «On va se le dire», sur les ondes de ICI Radio-Canada.
Crédit photo Sébastien Diaz: John Londono
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