The Breach, le dernier film de Rodrigo Gudiño, fondateur et président du magazine canadien Rue Morgue et réalisateur de The Last Will and Testament of Rosalind Leigh, a été présenté à Fantasia cette semaine dans le cadre d’Ombres septentrionales, une toute nouvelle sélection dédiée au cinéma «canadien étrange, dangereux, et à (presque) tout ce qui vient entre les deux». La projection s’est faite en présence du cinéaste et de l’actrice Nathalie Brown (The Strain, Saw V, Dawn of the Dead 2004), alors que les fans furent déçus d’apprendre la veille que Slash, qui a produit le film tourné en Ontario et également composé sa trame sonore, ne pouvait se déplacer pour la représentation. La légende du rock a cependant pu se joindre à l’équipe via Zoom pour répondre à quelques questions, au grand plaisir des spectateurs présents.
Un corps bien amoché a été retrouvé dans un canot abandonné sur la rivière Porcupine. Soupçonnant qu’il s’agisse du corps d’un physicien étrange vivant reclus dans une maison en ruine accessible seulement par voie navale, le chef de police contacte son ex, propriétaire d’un bateau, afin que celle-ci le guide lui ainsi que le médecin légiste local sur les lieux. Les tensions entre les anciens amoureux n’aident en rien l'enquête lorsque de phénomènes étranges surviennent…
Malgré une scène d’ouverture prometteuse, nos attentes sont vites déçues. L’avenue qu’explore le scénario, dont on ne dévoilera pas les ramifications, mais qui ne sont pas sans rappeler The Fly, s’avère plutôt confuse et manque d’explication. L’ensemble nous mène également vers une finale qu’on peine à avaler.
Les acteurs sont aussi peu mis en valeur, et les personnages s’avèrent clichés: le policier de campagne qui quitte sa copine pour un poste vers la ville, l’ancien amant amer, la femme délaissée et son secret dévoilé au moment opportun afin de ramener les amoureux ensemble avant la finale déchirante… The Breach se prend beaucoup trop au sérieux pour un scénario qui aurait pu profiter d’une touche d’humour et d’autodérision. Si vous espériez être happé par une intrigue perfectionnée et une interprétation touchante, ce dernier n’est certainement pas celui que vous cherchez.
Cependant, si le body horror est plutôt votre truc, vous y trouverez certainement votre compte. Les effets pratiques sont une réussite et donnent la chair de poule. D’abord employés avec parcimonie, l’horreur culmine lorsque des monstres audacieux envahissent l’écran dans une finale remplie d’action. Impossible également de ne pas mentionner la trame sonore de Slash, dont la musique, qui explore les contrastes et mélange claviers et instruments acoustiques, ponctue avec brio les scènes de suspense. On sent d’ailleurs une volonté de rendre hommage à certains compositeurs comme Carpenter, tout en gardant les sonorités plus modernes.
The Breach reste néanmoins un film qu’on regarde pour se distraire et sans se poser trop de questions.
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