Avant son arrivée sur les tablettes virtuelles de Shudder le 18 août prochain, le huis clos nauséabond de Glorious venait faire son tour en première mondiale à Fantasia. Il s’agit d’un troisième long-métrage pour la cinéaste américaine, que les fans d’horreur connaissent déjà peut-être avec Psycho Granny (2019) et All the Creatures Were Stirring (2018). Concernant ce nouveau titre toutefois, disons que certaines conversations devraient être laissées derrière les portes closes.
Ne lui demandez pas comment ni pourquoi, mais Wes (Ryan Kwanten, True Blood, Dead Silence) s'est retrouvé enfermé dans les toilettes d'une aire de repos après une grosse soirée arrosée. Son compagnon de cellule? Une ancienne divinité. C'est du moins ce que prétend la voix qui se fait entendre dans la dernière cabine.
Si on parlait plus tôt du rapport comédie/horreur adéquat de Deadstream, Glorious est l’exemple parfait, à valeur de production à peu près égale, d’un ratio qui ne fonctionne tout simplement pas. La production n’arrive jamais à syntoniser la bonne fréquence de comédie, et cette dernière court-circuite la moindre once de suspense au récit. Si aucun des gags ne lève, c’est en partie la faute des dialogues dépourvus de tout mordant. Et c’est plutôt problématique lorsqu’on se retrouve enfermés dans une salle de bain, au cœur d’une conversation mystique entre un homme et une créature qu’on ne peut voir pendant 80 minutes.
Le scénario de Joshua Hull, David Ian McKendry et Todd Rigney s’embourbe davantage dans une série de conventions usuelles que de tenter de créer un véritable dialogue philosophique sur cette présence fantastique, à savoir: douter de l’honnêteté du compagnon, trouver un moyen de sortir de la salle de bain, montrer l’étendue de ses pouvoirs, etc. Et que dire de cette histoire d’amour sans intérêt et sous-développée? Certains éléments semblent aussi intégrés pour remplir du temps d’antenne, comme ce personnage accessoire qui fait irruption à mi-parcours. Si on salue finalement la dose d’imagination qui a placé le fameux dieu sur ce trône, on se dit également que la science-fiction a le dos bien large.
La réalisation, elle, rétro-éclaire au rose néon 80 la plupart de ses scènes, exactement comme cette avalanche de productions série B qui foulent les plateformes de streaming alternatives depuis qu’elles existent. Les cinéastes qui veulent procurer un peu de caractère à leurs images devraient songer à chercher rapidement ailleurs s’ils espèrent se distinguer un jour.
On se questionne également quant à l’utilisation de J.K. Simmons (Whiplash, La La Land) pour prêter sa voix au mystérieux personnage caché. L’acteur, qui n’a pourtant plus rien à prouver à personne, peine ici à convaincre, même dans ses envolées les plus démoniaques.
La finale propose toutefois un revirement assez surprenant, qui nous réconcilie presque avec le reste du film. Glorious aurait toutefois mieux fonctionné sous la forme d’un court-métrage.
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