Netflix n’a pas voulu miser sur Old People (Les vieillards) pour sa sélection d’Halloween. La production allemande à mi-chemin entre le slasher et le film de zombies (mais vous l’aurez deviné, avec des personnes âgées…) ne figurait pas au calendrier officiel Netflix & Chills 2022 et est arrivé sans tambour ni trompette le 7 octobre dernier. Nul doute qu’avec son traitement un peu cringe, la plateforme n’a pas voulu trop ébruiter l’affaire.
Ella se rend dans son village natal pour le mariage de sa sœur. La femme maintenant avocate a déserté le patelin familial quelques années plutôt, emportant avec elle ses enfants à la suite d'un divorce fracassant. Ses retrouvailles avec son ex-mari et son paternel se font difficilement, mais la nuit d'après-réception tournera en véritable cauchemar lorsque les pensionnaires de la maison de retraités locale deviennent violents et s'emparent des rues.
Old People traite, sans grande subtilité, du sort réservé aux ainés, en plus de l’exode rural et du manque criant de personnel dans le réseau de la santé, des sujets qui se transportent plutôt bien de l’Allemagne jusqu’au Québec. Ces scènes où Ella visite la maison de retraités en compagnie de sa sœur et son jeune fils, où les ancêtres sont entassées et dévisagent le moindre visiteur qui ose s’y aventurer, paraissent à priori saugrenues, mais rappellent de véritables souvenirs à celleux qui ont visité un grand-parent en CHSLD pendant leur enfance. Le constat est à la fois triste, douloureux et terrifiant.
Si on éprouve un certain malaise à voir ces personnes âgées s’attaquer violemment à leurs proches et filmés dans le but de dégoûter son public, Old People utilise pourtant les mêmes procédés (avec moins de finesse, on s’entend) que l’encensé X, paru plus tôt cette année. La facture demeure sérieuse et brutale, mais s’amuse tout de même avec les codes, comme lorsque ce colosse (Gerhard Bös) à la tête du clan évite la hache qui s’offre à lui pour choisir une arme un peu plus créative afin de poursuivre son carnage. Plusieurs plans efficaces évoquent également inévitablement les classiques de zombies de Romero.
On doit néanmoins noter les personnages sous-développés et peu attachants, qui nous empêchent de véritablement craindre pour leur sort. Certains aspects du scénario s’avèrent également plus grossiers (comme si la prémisse de départ ne l’était pas déjà), comme ce triangle amoureux entre Ella, son ex-mari et sa nouvelle conjointe; inutile, plaqué et cliché.
Old People ne s’inscrira certainement dans le haut du panier des productions horrifiques de l’année, mais dispose tout de même d’une poignée de moments angoissants et d’une bonne dose d’effusions de sang (et de bave de vieillards…) qui divertissent bêtement l’instant d’une soirée Netflix.
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