The Lighthouse, Antichrist, même Spider-Man (2002); tout le monde aime observer Willem Dafoe qui saute lentement un plomb. C’est essentiellement ce que propose Inside (Enfermé), premier long-métrage du cinéaste grec Vasilis Katsoupis (My Friend Larry Gus), présenté dans quelques salles au Canada dès vendredi. L’acteur s’y retrouve enfermé et pratiquement seul à l’écran pour une proposition qui livre davantage une réflexion sur l’art contemporain qu’un thriller de survie haletant.
Un voleur d'oeuvres d'art se retrouve malencontreusement enfermé dans un luxueux penthouse après un coup qui n'a pas fonctionné comme prévu. Les lieux régis par un terminal intelligent maintenant endommagé deviennent rapidement hostiles alors que l'homme doit chercher un moyen de s'évader de sa prison où les ressources manquent dangereusement.
Avec Inside, Katsoupis et Ben Hopkins (Marionette) tentent d’injecter au scénario un peu de substance au typique huis clos où un personnage mal positionné doit user de stratégie pour se sortir du pétrin. Notre truand n’est effectivement pas qu’un simple cambrioleur de tableaux et, comme il l’annonce d’entrée de jeu, s’avère être lui-même artiste dans l’âme. Cloîtré en compagnie de portraits silencieux qui semblent constamment l’épier, sa relation avec l’art sera rudement mise à l’épreuve, alors que la production pose un regard caustique et astucieux sur le processus de création artistique et le monde des collectionneurs.
Il s’agit toutefois d’un couteau à double tranchant. Si on apprécie l’angle plus léché de la production, la réalisation semble manquer les occasions de proposer de véritables moments anxiogènes alors qu’elle s’attarde davantage sur le sentiment de solitude du personnage et son instabilité grandissante. Les cinéphiles à la recherche d’émotions fortes pourraient parfois trouver le temps long, particulièrement lors du dernier tiers, où l’atmosphère est résolument plus introspective qu’explosive.
Du haut de ses 67 ans, Dafoe démontre néanmoins qu’il est toujours l’homme de la situation. On n’aurait pu imagine meilleur casting dans le rôle de ce voleur un peu carré, mais définitivement obstiné. La performance qu’il livre, peu bavarde, mais manifestement physique, constitue indéniablement l’attrait le plus important d’Inside.
Légèrement prévisible et sans vraiment redéfinir les codes du thriller de survie, Inside s’inscrit tout de même comme un ajout appréciable à voir dans le genre.
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