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[Critique] « Godzilla x Kong : The New Empire » : une cacophonie popcorn avec un arrière-goût de brûlé

On sait depuis la tombée des critiques majestueuses du dernier Godzilla Minus One que ce nouveau Godzilla x Kong : The New Empire (Godzilla et Kong : Le Nouvel Empire) — cinquième film de la MonsterVerse de Legendary, en plus de la récente série — avait des croûtes à manger. Pourtant, les fanatiques savent bien que les films produits par le studio ont un ton et une dynamique excessivement différents des envolées nippones du roi des monstres.

Après les événements du dernier film, Godzilla et Kong, maintenant chacun protecteur d'un univers différent, doivent s'allier pour affronter un nouveau prédateur coriace.
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Après nous avoir donné le très réussi Godzilla vs Kong, où les titans se livraient un savoureux combat digne des Loony Tunes, le cinéaste Adam Wingard revient à la barre de la réalisation de ce nouvel opus. Scénarisé par Terry Rossio, Simon Barrett et Jeremy Slater, l’objectif numéro un est cette fois d’adopter le point de vue de Kong, et non pas de celui d’un protagoniste humain évoluant dans l’entourage des titans.

Si intéressante semble l’entreprise sur papier, elle sacrifie rapidement l’aspect majeur de tout film de kaijūs, tentant de présenter des créatures géantes qui impressionnent de par leur gigantisme. On oublie alors les somptueux jeux de plans à échelles présentés par Garett Edwards dans le premier film de 2014, ou même plusieurs images fabuleuses qu’a implantées Michael Dougherty en montrant son roi Ghidorah, d’une grandeur gargantuesque dans le film de 2019. Terrifier n’est plus du tout l’un des postulats, et après la sortie de la dernière mouture japonaise remplie de suspense, on tombe de très haut.

Peut-être n’est-ce pas un hasard qu’on ait décidé ici de faire de Godzilla un personnage très secondaire dans cette trame destinée aux origines de Kong. Les amateurs du reptile géant comprendront vite qu’il n’est ici que le faire-valoir du primate. Ayant certainement eu connaissance de la mise en branle d’un long métrage japonais, Legendary a possiblement décidé que miser sur Kong devenait moins risqué. Malgré quelques clins d’œil amusant, notamment au Godzilla 2000 de Takao Okawara, le roi des monstres est ici un personnage plus en retrait.

Le scénario qui, au final, n’a pas grand-chose à dire multiplie les clichés pour essayer de créer des effets chez les spectateur·trice·s assoiffé·e·s de scènes d’action. Plus l’histoire tente d’expliquer, plus elle devient incohérente avec la structure des volets antérieurs.

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Une fois de plus, le metteur en scène assume pleinement la facture blockbuster du spectacle qu’il met en images et propose des scènes de destruction impressionnantes, à défaut d’être mémorables. Il n’en reste pas moins qu’on a l’impression qu’il copie pâlement les assauts de son film précédent et qu’on ne s’y amuse pas autant. Par ailleurs, plusieurs blagues extravagantes comme l’extraction d’une dent douloureuse à Kong ou cette nouvelle habitude qu’à Godzilla de se coucher dans le Colisée de Rome comme un chien dans sa niche, sont d’une grande stupidité et dépouille ses monstres de toute prestance. Pourtant, là où le bât blesse le plus c’est lorsque le film est involontairement comique. Il est à parier que plusieurs fans de la créature oscarisée ressentent une certaine surprise en la voyant courir comme une gazelle.

Ce choix narratif de tirer un trait sur l’importance des humains cantonne également le personnage du Dr Andrews au titre de narrateur qui nous explique en voix hors champ les actions des titans pour s’assurer qu’on saisisse bien les enjeux. Disons-le carrément : aucun personnage non numérisé n’a de l’importance dans cette histoire rocambolesque, et cela rend la recette un peu lourde. C’est un peu déplorable de voir ainsi sous exploité le talent de l’actrice Rebecca Hall, tout de même fort à l’aise, entourée de nouveaux acteurs qui ne sont présents que pour interpréter des calques des protagonistes des épisodes passés. Même s’il possède les meilleures répliques, le savoureux Brian Tyree Henry (Bullet Train) est tout aussi anonyme.

En conclusion, si le spectacle de Godzilla x Kong : The New Empire a de la gueule, le film n’en demeure pas moins sans âme; une cacophonie de grognements bestiaux à travers lesquels s’enfilent des scènes de combat redondantes et de démolition arbitraire. Il s’agit du moins bon épisode de la franchise, où aucune scène ne passera à l’histoire.

Note des lecteurs10 Notes
Pour les fans...
d'effets numériques
de Kong, comme Godzilla y est un acteur secondaire
2.5
Note Horreur Québec

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