abigail 2 e1713452406210
Alisha Weir est Abigail dans Abigail, réalisé par Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett.

[Critique] « Abigail » : un ballet à canines où on sent trop la chorégraphie

Un an seulement après la sortie de Scream VI, le collectif Radio Silence (dont la réalisation est assurée par Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett) propose Abigail, un nouveau film d’horreur troquant le slasher pour une nouvelle direction. Malgré le changement concernant l’intrigue, la formule que choisit les réalisateurs demeure similaire à leurs œuvres précédentes, en particulier dans l’excès et le style de Ready or Not. Bien que l’équipe est confortable dans ses habitudes et que le résultat comporte ses bons moments, l’ensemble demeure convenu et sans vraiment de surprises.

On suivra les voyous les plus incompétents de l'histoire du crime, alors qu'ils sont chargés du kidnapping d'Abigail, une jeune ballerine fille d'un homme riche et puissant. Le plan, mené par le mystérieux Lambert (un Giancarlo Esposito qui aura au total moins de dix minutes de temps à l'écran), est de garder la fillette captive durant 24 heures, le temps octroyé à son père pour payer la rançon. Toutefois, le tout tournera au vinaigre lorsque le groupe réalisera qu'ils ne sont pas en présence d'une jeune fille normale... Et ils ne sont pas aidés par Joey (Melissa Barerra), l'une des criminelles, qui détache et libère Abigail par pitié au bout de cinq minutes de captivité. 
abigail

Après avoir réalisé les deux derniers volets de la franchise Scream, l’équipe de Radio Silence nous a tout de même habitué à un humour réflexif, où les personnages sont stéréotypés afin de servir leur rôle au sein d’un genre extrêmement codifié. Mais si, dans l’univers de Ghostface, cet excès de mise en scène était maîtrisé et justifié par la franchise même, le résultat est beaucoup moins fluide dans cette nouvelle proposition, particulièrement dans la première moitié du film. On sent les dialogues très placés et peu naturels, malgré la compétence des acteurs (notamment Alisha Weir, qui se démarque dans le rôle de la jeune ballerine, et Kevin Durant, qui fait preuve d’un timing comique surprenant). On notera également la dernière participation à l’écran du regretté Angus Cloud.

Heureusement, au bout d’un long moment, Abigail trouvera finalement son ton, flirtant avec l’humour adolescent et les incohérences habituelles du genre, où les personnages semblent vouloir trouver tous les moyens possibles pour se séparer lorsqu’ils doivent fuir une menace. Le tout culminera dans une escalade finale sanglante à souhait, et on acceptera mieux les nombreuses maladresses et incohérences scénaristiques, tant l’ensemble ne se prend plus au sérieux. L’intrigue demeure assez confuse et la tentative de réinventer l’archétype du vampire manque de clarté. On sentira d’ailleurs que le choix d’intégrer le ballet à l’univers du film relève davantage d’un souci esthétique que d’une cohérence narrative, surtout après avoir entendu dix fois le thème du Lac des Cygnes.

Il est bon de sentir des personnes créatrices s’enraciner dans un style qui leur plaît, mais tout de même, après plusieurs propositions honnêtes, Radio Silence donne l’impression d’avoir appris leurs pas de danse par cœur et de nous les livrer avec de moins en moins d’efforts. La recette fonctionne toujours, mais n’est pas des plus savoureuses.

Note des lecteurs11 Notes
Pour les fans...
de divertissements et d'humour léger
de réinterprétations du mythe du vampire
3
Note Horreur Québec

Zeen is a next generation WordPress theme. It’s powerful, beautifully designed and comes with everything you need to engage your visitors and increase conversions.