Avec l’arrivée de Sting sur les grands écrans à la mi-avril et la venue imminente de Vermines (Infested) chez Shudder (voyez également notre entrevue avec le réalisateur), pourquoi ne pas revisiter quelques films qui exploitent habilement le thème des insectes pour nous dégoûter, nous faire frémir et nous faire grouiller sur nos sièges?
Bien que la plupart flirtent dangereusement avec la frontière entre l’horreur et l’absurde, quelques-uns se sont distingués par leur originalité, leur maîtrise des effets spéciaux pratiques et leur intention pure et simple de nous divertir sans retenue.
Voici 10 films où les insectes de tout genre envahissent l’écran.
Them! (1954) de Gordon Douglas
Les premiers essais atomiques au Nouveau-Mexique font muter des fourmis en monstres mangeurs d’hommes géants qui menacent la civilisation.
Reconnu comme l’un des meilleurs films de créatures du début de l’ère atomique, Them! présente des effets spéciaux particulièrement impressionnants et monstrueux pour l’époque.
Fait intéressant : bien que le film ait été tourné en noir et blanc, le titre du film au générique du début apparaît en rouge et bleu sang pour susciter l’émotion du public. Ce résultat a été obtenu grâce au procédé Eastman Color de Warner.
The Swarm (1978) d’Irwin Allen
Un énorme essaim d’abeilles africaines mortelles répand la terreur sur les villes américaines en tuant des milliers de personnes.
Avec ses scènes au ton absurde et dénuées de sens, agrémentées d’un jeu d’acteur exagéré et de dialogues risibles, The Swarm s’est taillé une place de choix dans la liste des films cultes où le drame se transforme rapidement en une trame humoristique frisant la satire!
Phenomena (1985) de Dario Argento
Ayant la capacité étonnante de communiquer avec les insectes, une jeune fille (Jennifer Connelly au début de sa carrière) est transférée dans un pensionnat où sa capacité inhabituelle pourrait aider à résoudre une série de meurtres.
Reconnu pour sa création d’ambiances anxiogènes et pour l’exploration psychologique intense de ses personnages, Dario Argento réussit à naviguer habilement ici entre le fantastique et le thriller d’épouvante.
The Fly (1986) de David Cronenberg
Une expérience qui a mal tourné transforme tranquillement, mais sûrement un scientifique excentrique en un hybride géant homme/mouche.
Une réalisation signée David Cronenberg bien fidèle à elle-même : horreur corporelle (body horror) et psychologie troublante mixées avec un jeu d’acteur remarquable de la part du duo Jeff Goldblum et Geena Davis.
Fait intéressant : [Divulgâcheur] David Cronenberg fait une apparition dans le film en tant que médecin qui accouche du « bébé » de la protagoniste (jouée par l'actrice Geena Davis).
Slugs (1988) de Juan Piquer Simón
Dans une petite ville des États-Unis, des limaces géantes et carnivores apparaissent soudainement et attaquent mortellement les humains. Les citoyens de la ville devront se mobiliser et lutter afin d’éradiquer le fléau.
Hommage aux films de monstres avec une bonne dose d’hémoglobine, le film, malgré son budget moyen, livre la marchandise de frissons, d’action et de gore avec quelques pointes d’humour.
Arachnophobia (1990) de Frank Marshall
Au cours d’une expédition dans une région inconnue d’Amazonie, un photographe meurt brutalement, piqué par une monstrueuse araignée. L’araignée arrive aux États-Unis dans le cercueil du défunt et commence à se reproduire et à faire de nouvelles victimes.
Il s’agit de l’un des premiers films qui vient en tête lorsqu’on parle d’horreur et d’insectes; Arachnophobia a réussi son pari haut la main avec une mise en scène à fait frémir tout arachnophobe… ou tout être humain, point.
Fait intéressant : dans un souci d’authenticité, de vraies araignées originaires de Nouvelle-Zélande ont été utilisées dans les différentes scènes du film.
Ticks (1993) de Tony Randel
Un groupe d’adolescents en difficulté est emmené par des travailleurs sociaux pour une retraite dans la nature en Californie, sans savoir que les bois dans lesquels ils campent sont infestés de tiques mutantes et suceuses de sang.
Qualifié de loufoque par plusieurs critiques, Ticks n’en demeure pas moins une formule efficace pour nous rebuter sans retenue. La côte « tellement mauvais qu’il en est bon » lui a d’ailleurs été largement attribuée.
Mimic (1997) de Guillermo del Toro
Une entomologiste produit génétiquement un insecte pour tuer les blattes porteuses d’une maladie virulente. Trois ans plus tard, les insectes veulent désormais détruire leur seul prédateur, l’homme.
Considéré supérieur à plusieurs films qui explorent une thématique similaire, Mimic est teinté du style unique de Guillermo del Toro qui propulse notre imaginaire encore toujours plus loin grâce à une cinématographie hors du commun.
Fait intéressant : l'implication d'Harvey Weinstein dans la production du film a suscité beaucoup de remous. Il a exigé le refilmage de plusieurs scènes pour les rendre plus horrifique, en ignorant l'esthétique de del Toro. Pour préserver son intégrité artistique et sa vision, le cinéaste a d'ailleurs réalisé une version Director's Cut.
Eight Legged Freaks (2002) d’Ellory Elkayem
Des araignées venimeuses sont exposées à un produit chimique toxique qui les fait croître dans des proportions monumentales.
Cette comédie d’horreur, qui rend hommage aux séries B des années 50, nous offre exactement ce qui est attendu : un divertissement efficace sans grande ambition qui gagne à être regardé pour le pur plaisir d’être effrayé et dégoûté.
Fait intéressant : le film est inspiré du court métrage Larger Than Life (1997) du même réalisateur.
Bug (2006) de William Friedkin
Dans un motel désertique, une femme (Ashley Judd) entame une relation avec un inconnu au charisme étrange. Les choses prennent une tournure plus qu’inattendue lorsque ce dernier révèle que l’armée l’a délibérément infecté avec un parasite et qu’il a de minuscules insectes qui rampent sous sa peau.
Du réalisateur de The Exorcist, Bug est un film étrange se déroulant pratiquement dans un seul lieu, traitant de la paranoïa et de la schizophrénie. L’histoire nous plonge dans une atmosphère psychologique allègrement désagréable, pimentée de scènes répugnantes à souhait.
Fait intéressant : le film est une adaptation d’une pièce de théâtre du même nom. Michael Shannon reprend son rôle pour la version cinématographique.
Mentions honorables
The Bay (2012) de Barry Levinson
Le chaos éclate dans une petite ville du Maryland à la suite d’une catastrophe écologique qui contamine les eaux.
The Bay s’inscrit dans le style found footage en respectant les techniques du genre sans nous donner le mal de mer avec une caméra à l’épaule instable. Le film réussit habilement à nous immerger dans l’action afin de se glisser sous notre peau.
La nuée (2020) de Just Philippot
Pour sauver sa ferme de la faillite, une mère de famille célibataire se lance dans un élevage de sauterelles comestibles risqué. Elle développera un étrange lien obsessionnel avec ces insectes avides de sang.
Tandis que certains plaideront l’absurdité, d’autres y verront une critique sociale intéressante. De plus, les fans d’horreur corporelle apprécieront le style « cronenbergien » qui trouble et répugne.
Êtes-vous d’accord avec cette liste ou en auriez-vous exterminé certains films pour faire place à d’autres?
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