[Critique] « Don’t F**k With Ghosts » : chasse aux fantômes et jeux d’esprit

À titre de faux documentaire parodiant les films d’horreur et d’émissions sensationnalistes de chasse aux spectres, Don’t F**k With Ghosts ne réinvente pas la roue. Mais fort de son expérience en frais de films satiriques, le réalisateur Stuart Stone parvient tout de même à insuffler une énergie rafraîchissante au genre avec un humour bien senti qui ne tombe pas trop dans la facilité ou la vulgarité. Idéal pour une pause d’intensité dans un Spooktober.

Après avoir été la tête d'affiche des documentaires parodiques Jack of All Trades et Faking a Murderer, traitant respectivement des collectionneurs de cartes et des true crimes, le binôme de réalisateurs fictifs Adam (Adam Rodness) et Stu (Stuart Stone) s'intéresse maintenant à un nouveau concept : la chasse aux spectres. Mandatés de réaliser un film documentaire où ils devront prouver l'existence de fantômes, ces derniers seront bientôt confrontés à plusieurs obstacles, soit le manque de financement, une ignorance quasi totale du sujet et un désintérêt grandissant à force d'essais infructueux. Mais bien rapidement, c'est la relation de nature compétitive entre les deux réalisateurs qui prendra la place centrale du film. Et alors que les échecs à prouver une présence fantomatique se succèdent, c'est également la relation des amis qui s'effrite.
dont fk with ghosts

Don’t F**k With Ghosts se veut une satire bien précise du genre d’émission populaire où des enquêteurs du paranormal se donnent en spectacle afin de prouver l’existence d’esprits ou de phénomènes inexpliqués. En parodiant la caméra-épaule intrusive, des intervenants plus grands que nature et une relation étroite entre les animateurs et le public, ce sera le registre comique qui sera mis de l’avant, bien qu’on tentera d’installer une tension horrifique qui surprend parfois par son efficacité (particulièrement dans un troisième acte plus audacieux). Mais de manière générale, l’effroi est mis de côté au profit d’une succession de lieux et situations loufoques, qu’on n’exploite malheureusement pas toujours à leur plein potentiel.

L’humour de Don’t F**k With Ghosts est complètement absurde, mais réussit à atteindre un bon équilibre entre le réalisme et le loufoque, afin de ne jamais être déplacé ou immature. On se surprendra bien vite à s’attacher à ce duo d’imbéciles heureux, tant leur ton précis atteint sa cible. Gageons que les deux comédiens ont appris de leurs précédents projets en commun.

Les segments les moins réussis seront justement ceux où le ton prend une allure si éclatée qu’elle en perd en crédibilité, donc en intérêt. Par exemple, une séquence presque impossible à éviter où les personnages consomment des drogues hallucinogènes éclipse totalement la narrativité du faux documentaire. La réalisation redevient conventionnelle; on oublie les codes et le charme est rompu. À d’autres moments, le registre comique est tellement soutenu qu’il en devient ridicule, comme dans l’utilisation (à quatre reprises!) de la mélodie classique In the Hall of the Mountain King, associée depuis le début de l’humanité à appuyer les moments cocasses.

Mais malgré ces quelques moments beaucoup moins inspirés qui ralentissent le rythme, Don’t F**k With Ghosts est une œuvre légère, pas des plus originales dans sa prémisse, mais qui parvient tout de même à surprendre avec un humour généralement bien senti et de belles surprises.

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Pour les fans...
de l'âge d'or de Canal Z
de comédies « stoner » qui ne se prennent pas au sérieux
3
Note Horreur Québec

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