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[FNC 2024] « The Girl with the Needle » : une aiguille qui perce un trou dans l’âme

Les aspects morbides de The Girl with the Needle (Pigen med nålen) étaient déjà mentionnés lors de son passage à Cannes, où la noirceur qui en émane semble avoir été problématique. Le film a été moins médiatisé que d’autres sélectionnés, et les médias qui l’ont abordé soulignent davantage la dureté de son propos que ses qualités. Il s’agit pourtant d’un des meilleurs films de 2024.

Une couturière en usine sans le sou, qui se résigne à donner son bébé en adoption, développe une amitié avec la femme ayant procuré une famille à son nourrisson. Cette dernière aide clandestinement plusieurs femmes dans cette situation contre une rémunération.
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The Girl with the Needle est un film très dur et exigeant, qui ne plaira certainement pas à tous. L’influence de certains maîtres comme Bergman et de Dreyer se ressent çà et là, mais le film déploie sa propre spécificité. C’est pourtant une œuvre exceptionnelle qui démontre une totale maitrise formelle et thématique.

Le scénario de Line Langebek Knudsen et Magnus von Horn se déplie devant nous comme des poupées russes qui s’écalent l’une après l’autre pour dépeindre de manière magistrale les réalités que subissaient les femmes à une époque où la guerre faisait rage. Qu’il s’agisse du travail écrasant en usine, de la pauvreté, de l’impuissance des hommes ou du dur labeur d’élever des enfants, la détresse et l’adversité étaient de mise. Après une excursion dans un univers digne du Freaks de Todd Browning, la trame de The Girl with the Needle, inspirée d’un fait divers, s’ouvre sur un véritable cauchemar.

La magnifique cinématographie en noir et blanc semble être la seule marque de pudeur du réalisateur Magnus von Horn, qui crée, avec elle, une distanciation minimale entre l’art et la réalité.

C’est avec une habileté sans borne que la mise en scène jongle avec les genres pour mieux nous faire sombrer dans ses abîmes. Telles les dentures avalées par son engrenage, les multiples détails présentés nuancent et teintent la psychologie des personnages. La direction d’acteurs est aussi admirable alors que le jeu des actrices Vic Carmen Sonne (Azrael) et Trine Dyrholm (Queen of Hearts) est en tout point parfait.

Au final, si vous êtes capable d’absorber une expérience éprouvante, mais de pur cinéma, plongez dans les sables mouvants de cette merveille cinématographique.

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Pour les fans...
de films historiques, naturalistes et cruels
de monuments filmiques dont on parlera pendant longtemps
5
Note Horreur Québec

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