horreur 2024

Le meilleur de l’horreur 2024 : les choix d’Horreur Québec

Entre le retour d’un ancien vampire et les excès d’un Nicolas Cage sataniste, l’année horrifique 2024 a indéniablement été marquée par le cinéma indépendant. Si The Substance était sur toutes les lèvres, à juste titre, que dire de l’ouragan Terrifier qui est revenu tabasser la période de l’Halloween pour une troisième fois, en mode père Noël de surcroît? Distribués de manière limitée, ces deux titres ont respectivement récolté 77 et 90 millions au box-office mondial et engendrés un véritable tsunami sur les réseaux sociaux. Le cinéma d’horreur est en grande forme. Et on a beau pester à chaque nouvelle annonce de suite ou de remake en production, lorsqu’on étudie les listes des titres qui marquent les cinéphiles, chaque année, les créations originales dominent.

Comme à l’habitude, l’équipe d’Horreur Québec a concocté sa liste des meilleurs films d’horreur de 2024. Si des titres comme Heretic, MaXXXine ou In a Violent Nature manquent à l’appel, considérez ces suggestions comme hautement recommandées.


Cuckoo

Le choix de Marc Boisclair

C’est une autre drôle de bête que Tilman Singer (Luz) nous a pondue cette année. Même si la clé de l’énigme de Cuckoo se trouve en partie dans son titre, les tribulations de Gretchen (Hunter Schafer, Euphoria), qui débarque à contrecœur dans une étrange station balnéaire pour vivre avec son père, s’avèrent toutes plus déroutantes les unes que les autres. C’est que l’approche expérimentale du cinéaste — qui ne plaira pas à tous les publics — s’appuie davantage sur les sens et les perceptions qu’une narration classique. Le résultat propose une poignée de scènes effrayantes surréalistes et hautement stylées, qui marqueront les mémoires. Avec son deuxième film, Singer confirme qu’il est un créateur à part et nous soumet l’un des titres les plus originaux de l’année horrifique.

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Nosferatu

Le choix de Jean-François Croteau

Visuellement époustouflante, cette relecture du chef-d’œuvre de 1922 est audacieuse et pertinente à tous les niveaux. Tout en s’amusant à ne pas reproduire les passages iconiques du classique, qui a maintes fois été revisité, Robert Eggers accentue davantage les allégories sexuelles de la figure vampirique. Devenant à la fois une préfiguration des désirs dits malsains, le monstre transpire également la conséquence du refoulement de ces derniers. Ici, les ténèbres sont un orgasme, mais Orlock n’en incarne pourtant pas moins la fourberie du prédateur sexuel trompant sa proie. La réalisation experte ne semble faire aucun compromis accommodant et le résultat est très puissant. Par ailleurs, Nosferatu est davantage qu’un énième remodelage d’un classique en mode juvénile pour plaire à la jeune clientèle. C’est un véritable film d’horreur d’auteur qui a le mérite de s’affranchir de cet humour dorénavant nécessaire pour rendre l’épouvante acceptable.

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The Substance

Le choix de Kristof G.

On n’était pas prêt. En fait, personne ne l’était. Comme si vous passiez à la mixette les films les plus tordus de Cronenberg, Kubrick, Polanski, Lynch, Refn et Aronofsky, avec aussi une touche des décapantes folleries d’Hennelotter, Yuzna et Bustillo/Maury. Oui, c’est aussi puissant et maîtrisé que vous pouvez l’imaginer. Oubliez Ducourneau et son Titane : Coralie Fargeat (Revenge) est arrivée. Et que dire de la bluffante performance de Demi Moore? Le rôle lui va comme une seconde peau, l’actrice se livrant corps et âme dans cette indécente fable aussi jusqu’au-boutiste que sauvage, exposant autant les tares du mâle que les affres de l’âge. Cette œuvre de cinéma frontal dissèque habilement cette relation toxique qu’entretient l’humain avec la parfaite plastique et le passage du temps. Un film important qui vous hantera longuement après la fin de son visionnement, destiné à devenir culte avant longtemps.

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Late Night with the Devil

Le choix de Jason Paré

La qualité des productions horrifiques présentées en salle étant généralement inégale, ce film des frères australiens Cairnes fut une belle surprise en 2024, suffisamment du moins pour se démarquer et se retrouver dans la présente sélection. Bien que le documenteur/found footage n’est pas un genre particulièrement original dans le monde de l’horreur, la proposition de Late Night with the Devil parvient malgré tout à renouveler la sauce en situant l’action dans les studios d’un talk-show des années 1970. On se réjouit de plus que David Dastmalchian (Boston Strangler) y interprète un rôle principal, tellement cet acteur est talentueux. En outre, le long métrage nous présente une scène de possession efficace, et cela, même si on en a vu des tonnes depuis le mythique The Exorcist de William Friedkin. Drôle, effrayant, dégoûtant… que demander de plus?

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Smile 2

Le choix de Simon Lefebvre

Deux ans après la sortie du surprenant Smile, Parker Finn nous a offert la suite très attendue et il s’agit d’un des rares cas où le deuxième volet est meilleur que son prédécesseur. Smile 2 débute où le premier s’est terminé et les temps morts seront presque inexistants pour les deux prochaines heures. Le réalisateur réussit à nous plonger dans un nouvel univers tout en conservant les règles établies dans l’original. Le public deviendra rapidement fan de Skye Riley grâce, entre autres, à une excellente performance de Naomi Scott (Aladdin 2019), qui se donne à fond dans son personnage en plus d’interpréter toutes les chansons et d’avoir participé à l’écriture de certaines pièces. Les scènes sont encore plus sanglantes que dans le métrage de 2022 et certains jump scares s’avèrent très efficaces. Le réalisateur mentionne être ouvert à une suite et, si elle se produit, il sera intéressant de voir comment il pourra élargir son univers.

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Longlegs

Le choix d’Anne Dauphinais

Près d’une décennie après avoir offert l’atmosphérique et poignant The Blackcoat’s Daughter, Oz Perkins signe une œuvre riche en symboles évocateurs et en situations déstabilisantes, qui nous entraîne dans un univers qui transcende les frontières de la réalité. Sur les traces d’un tueur en série, nous progressons dans une chasse à l’homme qui joue habilement avec nos repères et laisse volontairement plusieurs questions sans réponse. Entre plans de caméra méticuleusement calculés, sons percutants ou lourds silences, dialogues et monologues troublants, Longlegs déploie une énigme sublimée par l’interprétation magnétique de Maika Monroe et la prestation imprévisible de Nicolas Cage. Il s’agit d’un thriller psychologique cauchemardesque et satanique que plusieurs prendront plaisir à revisiter et redécouvrir encore et encore!

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The Girl with the Needle (Pigen med nålen)

Le choix de Miguel De Plante

Bien qu’on ne parle pas ici d’horreur classique dans cette dure proposition de Magnus von Horn, certains éléments de ce drame austère s’inspirent tout de même du registre de l’épouvante, tout en demeurant cruellement vraisemblables. On y suit l’existence souffrance de Karoline, jeune femme qui, du premier au dernier plan du film, subira les contrecoups d’une existence difficile, dépossédée de son corps, son âme, vivant un cauchemar insoutenable que le public partage avec elle. Parfois, l’horreur n’a pas à emprunter au fantastique et à l’invraisemblable pour être au maximum de son efficacité, et The Girl with the Needle utilise son intrigue afin de témoigner de réalités rudes, criantes, tirant sa force de la réflexion que sa provocation nous suscite.

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Azrael

Le choix d’Alexandre Royal Pelletier

Dans le monde de l’horreur, la religion catholique occupe une place de choix. Avec ses mille et une façons d’opprimer le peuple, et en particulier les femmes, il n’est pas surprenant que des cinéastes comme E.L. Katz s’y intéressent. Peu l’abordent toutefois de manière aussi frontale et brutale qu’ici. L’histoire se déroule dans un univers postapocalyptique où les survivants ont perdu l’usage de la parole. On y suit une femme, martyrisée par un culte violent, qui tente par tous les moyens possibles de retrouver un minimum d’autonomie sur son propre corps. À partir de cette prémisse, Katz dévoile toute la brutalité des hommes lorsque la religion domine et que les règles sociétales ne s’appliquent plus. Si le film se distingue déjà par sa violence physique, c’est surtout sa conception sonore qui bouleverse : les hurlements de douleur s’entremêlent au son de la chair qu’on déchire, et ça frôle l’insupportable. Avec en plus une performance sublime de Samara Weaving dans le rôle principal, Azrael mérite d’être découvert par un large public pour accéder, peut-être, au statut de film culte.

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I Saw the TV Glow

Le choix de Laurence Handfield

Lorsqu’on plonge dans l’atmosphère banlieusarde des années 90 éclairée aux néons d’I Saw the TV Glow, on comprend rapidement que l’on s’apprête à pénétrer dans un univers énigmatique bien qu’extrêmement familier, qui ne laissera pas indifférent. Ce film transcende les genres, en empruntant les codes d’un coming-of-age et d’un film d’horreur surréel psychologique à la David Lynch. Deux adolescents marginaux (Justice Smith et Brigette Lundy-Paine) naviguent les eaux troubles de leur identité et leur queerness à travers la trame de leur émission télévisée favorite : The Pink Opaque. Toutefois, la jonction entre l’émission et la réalité se brouillera plus le temps avancera. Ce long métrage de Jane Schoenbrun (We’re All Going to the World’s Fair) captive autant qu’il dérange et remplit le ventre d’une nostalgie inconfortable bourrée d’un fascinant symbolisme. Ça se mérite une place de choix dans le meilleur de l’horreur 2024!

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Alien : Romulus

Le choix de Matthieu Côté

L’un des films les plus attendus de 2024 était bien entendu Alien : Romulus et Fede Álvarez (voyez notre entrevue avec le cinéaste!) se devait de rendre justice au bébé de Ridley Scott. La bonne nouvelle c’est que le réalisateur a réussi sa mission avec son aventure spatiale horrifique qui rend hommage aux meilleurs films de la franchise avec un spectacle visuel explosif, rempli d’intensité et de gore. Le travail derrière la caméra est impeccable et la créature d’H.R. Giger n’a rarement été aussi terrifiante alors qu’on utilise les longs couloirs interminables, l’éclairage sombre et l’effet surprise pour nous garder en haleine. Quoi de plus menaçant que des xénomorphes affamés sur un vaisseau abandonné? Un vrai cauchemar de science-fiction arrosé de sang… et d’acide.

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Jeux vidéo : Silent Hill 2

Le choix d’Hugo Robberts Larivière

Peu y croyaient. Nous non plus, d’ailleurs. Bloober Team, une équipe qui n’accumulait que de petits succès et des navets vidéoludiques, avait la très lourde charge de produire un remake du mythique, légendaire et hautement influent Silent Hill 2. Pourtant, les miracles existent et pas seulement qu’à Noël, alors que le studio a réussi haut la main cette tâche monumentale. La nouvelle version présente une excellente jouabilité, une atmosphère oppressante et quelques sublimes touches de modernité en ce qui concerne le design sans sacrifier rien de ce qui rendait le jeu original si révéré. On espère juste que leur prochain titre, Cronos : The New Dawn sera à la hauteur de cette réussite!

SilentHill2Remake ReleaseDate

Bonne année 2025!

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