À l’heure où tout le monde s’épanche sur A Ghost Story, la dernière production à succès de A24, j’ai décidé de vous parler de mon Ghost Story à moi, celui de 1981. C’est le genre de film sur lequel on est un jour tombé dessus, un peu par hasard sur un poste de télévision random et qui nous a foutu la chienne alors que nous étions jeunes et facilement impressionnables. Aujourd’hui disponible en Blu-ray (shout out à Scream Factory), Ghost Story peut se vanter d’offrir cette douce impression de nostalgie, celle d’un film dont on a tout oublié mais qui nous a tout de même laissé une impression profonde et mémorable.
La Chowder Society, sorte de groupe de gentlemen avides de frissons faciles se plaît a se raconter des histoires de peur. Pourtant, leur petit rituel tourne au cauchemar lorsque le fils d’un de ses membres décède brutalement. Don, le frère de ce dernier, décide de mener son enquête, persuadé que cette mort cache un horrible secret.
À mi-chemin entre l’ambiance d’un The Changeling et l’intrigue à tiroir d’un roman de gare à mystère, Ghost Story est le film parfait pour vos après-midi automnales de gros fainéant: les kids sont en train de creuser leur Jack-O-Lantern dans la cuisine (obviously, sans votre surveillance) et vous appréciez pleinement le confort de vos sweatpants moelleux et de vos gros bas en laine bien chauds. Rien de mieux alors qu’un film au développement intriguant mais suffisamment simple pour ne pas trop vous fatiguer les neurones.
Ghost Story est avant tout un film d’ambiance. Irving a fait le choix de rester proche d’une narration comparable à celle d’un roman (le film est d’ailleurs l’adaptation éponyme du livre de Peter Straub, sorti en 1979) et se permet une longue exposition des personnages et des lieux. Il campe l’intrigue et ses situations lentement, permettant ainsi au spectateur de se laisser doucement happer par l’atmosphère quasi-éthérée de la Nouvelle Angleterre hivernale dans laquelle se déroule l’action. C’est en suivant l’enquête de Don que l’on remarque le climat du film. Celui-ci est bercé par l’impression constante que quelque chose cloche. Chaque personnage semble être au courant d’un terrible secret; un secret solidement gardé dans la mémoire d’une vieille bâtisse et dans celle d’une séduisante jeune femme.
Malheureusement, Ghost Story est un film qui a du mal a trouver son rythme et qui a tendance a se perdre dans des flashbacks à rallonge. Ceux-ci mettent trop souvent longtemps à livrer l’information nécessaire à l’avancée des choses. À cela s’ajoute l’impression étrange de ne jamais vraiment savoir qui est ou sont le(s) personnage(s) principal(aux). En effet, le film saute constamment du point de vue de la Chowder Society à celui de Don. Cette étrange combinaison d’erreurs de narration a pour effet de créer un début de film assez pénible dans lequel on a du mal à voir où celui-ci tente de nous amener. Mais une fois passé cet incipit (qui semble alors interminable), on finit par se prendre au jeu et à tenter de déchiffrer le mystère qui hante la Chowder Society, cette gang de vieux bougres définitivement liés à la récurrence des phénomènes paranormaux. Je vous dirais donc de tenir bon et de passer le pallier un peu chiant qu’est le début du film.
Mais ne croyez pas non plus que Ghost Story est un film dénué de toute action. Bien que ce soient principalement des scènes de dialogue et d’exploration qui rythment le développement du scénario, le film se paie tout de même quelques effets spéciaux résolument efficaces. Le corps putride du fantôme qui hante les protagonistes parvient sans problème a donner le frisson que ces derniers se plaisent à chercher lors de leurs soirées d’épouvante. Frisson que le spectateur avide sera ravi de partager avec eux.
Je le répète, ce film a tout du sympathique divertissement. Loin du chef d’oeuvre et loin du nanar bouseux, Ghost Story mérite d’être redécouvert pour ses qualités accessibles à n’importe quel cinéphile amateur de genre. Maintenant mettez votre ordinateur en veille pis allez checker ce que font vos kids.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.