Depuis plusieurs mois déjà, les fanatiques d’horreur ont pu entendre parler de l’anthologie québécoise Montréal Dead End, qui s’amène en salle en 2018. L’équipe est présentement en campagne de sociofinancement et aimerait bien compter sur l’appui du public.
Horreur Québec a eu la chance de s’entretenir avec Rémi Fréchette, coordonateur et directeur artistique du projet:
Horreur Québec: Montréal Dead End sera une anthologie d’horreur québécoise où l’on pourra voir une série de petites histoires. Est-ce que l’idée d’un regroupement de petits films vous est venue uniquement pour des raisons financières ou est-ce que c’était un peu le mandat dès le départ?
Rémi Fréchette: Le but était de s’éloigner de la compilation des courts-métrages. On s’est inspiré de Paris, je t’aime. Il y a des forces démoniaques qui contaminent les quartiers et nos réalisateurs avaient le choix du secteur de Montréal qui les inspiraient le plus. Mais le genre d’horreur était celui qu’ils souhaitaient aussi. Ce sont des courts-métrages qui s’entrecoupent. J’ai fait beaucoup de Kino durant les années: on les tourne avec peu de moyens, ça coûte cher, c’est difficile de les distribuer en festival et le film termine en ligne avec deux ou trois visionnements. Le long-métrage est plus agréable à distribuer. Si on tourne chacun une portion du film en y investissant l’argent et l’effort qu’on prend en général pour nos courts-métrages, ça devient intéressant.
HQ: Quand on se lance dans ce type de projets, quelles sortes de contraintes on se donne: la durée, le budget, la langue et même les thèmes? Je présume que vous ne souhaitez pas, par exemple, avoir 5 courts-métrages de vampires?
RF: Chacun paie pour son segment, mais il y avait quelques règles. Il fallait que le récit se déroule dans un laps d’une heure. Le film dans sa totalité se déroule sur 24 heures. Chaque histoire s’imbrique avec des ellipses et devait demeurer dans un seul et même quartier. Ça devait demeurer plus «anecdotiques», dans le sens où nous devions aller à l’essentiel.
Nous avons eu des scénaristes qui ont travaillé avec nous pour s’assurer qu’il n’y ait pas trop de similitudes. Chaque cinéaste avait son propre style, donc il n’y a pas vraiment eu de problème. Si un spectateur aime moins un segment, il risque d’aimer davantage le suivant. Il y en a vraiment pour tous les goûts. Le film est très québécois, sans tomber dans nos clichés usuels. C’est presque entièrement tourné en français.
HQ: Est-ce que vous avez un film modèle de ce à quoi vous aimeriez que ressemble votre anthologie? Est-ce que c’est plus Creepshow ou The ABCs of Death?
RF: Nous avons une tendance à la référence aux années 1980. Ça pourrait peut-être ressembler à Tales from the Darkside: The Movie, où un petit garçon racontait une histoire entre chaque segment et l’ensemble ressemble à un tout. Il y a un comédien dans deux segments qui interprète le même personnage. Il y a plusieurs touches à la The Twilight Zone également. Personnellement, mon influence a été le premier Creepshow. Je pense que c’est la meilleure anthologie. Il est aussi intéressant de voir des réalisateurs moins habitués à travailler dans le film de genre s’y investir.
HQ: Sur votre site, on parle de 17 réalisateurs de la relève. Est-ce qu’il faut comprendre que Montréal Dead End serait en quelque sorte un tremplin pour des cinéastes moins connus ou est-ce qu’au contraire plusieurs d’entre vous ont de l’expérience sur des plateaux?
RF : La plupart ont travaillé dans le court-métrage et souhaitent avoir un crédit de long-métrage dans leur filmographie. Ça fait plus sérieux. Mais si le concept marche, on pourrait peut-être faire une suite. Il y aurait la possibilité d’apprendre de nos erreurs sur le premier. C’était expérimental comme exercice et on attend tous de voir où ça nous mènera.
HQ: Les fans d’horreur de genre ont certainement vu passer vos publicités sur un site ou un autre. Quand on lit le plan de votre projet, on se demande il en est présentement à quel stade. Vous mentionnez qu’une partie des fonds sera utilisé pour rembourser plusieurs frais de tournage. Est-ce que les films sont déjà tous tournés (on voit des photos et une bande-annonce)? Vous demandez au public de vous aider alors que le projet est à quelle étape?
RF: On pourrait peut-être le mentionner davantage. Tout est tourné et il y a des premiers montages de chaque film de complétés. C’est ce qu’on appelle des «first cut», mais j’ai organisé un visionnement avec tous les cinéastes et nous avons regardé chaque film pour voir si ça fonctionnait. Il fallait voir si ça faisait du sens et j’ai été agréablement surpris. Nous avons 14 équipes et 18 réalisateurs. Ce sera assez varié et dès janvier on va faire la post-production.
Le financement que l’on demande est pour l’après-tournage. Il faut payer la post-production, l’argent pour des festivals et rembourser un 500$ aux réalisateurs qui ont investi de leur poche. Nous avons eu de bons partenaires, mais on a quand même un segment qui a coûté 4 000$.
HQ: Les cinéphiles sont de plus en plus sollicités pour du sociofinancement. Même des cinéastes très connus ont recours à cette méthode. Pourquoi le spectateur devrait davantage investir sur votre projet à vous que sur un autre projet?
RF: Le projet est unique. Si j’entendais le «pitch», je voudrais tellement voir le film. Nous offrons une pré-vente de billets, possiblement à l’été 2018, mais les donateurs pourraient le voir possiblement en mars. C’est quand même quatre mois à l’avance!
HQ : Est-ce qu’à l’heure actuelle tu peux nous donner des scoops supplémentaires pour donner envie aux lecteurs de s’impliquer avec vous?
RF: Il y a différentes créatures. Il va y avoir un genre de goule, mais un homme avec des pénis qui lui poussent dans le visage et des légumes qui prendront vie. J’ai personnellement fait des hommages à des séries B. Il y a beaucoup de trucs éclatés!
Rendez-vous sur la plate-forme Kiss Kiss Bank Bank de Montréal Dead End pour participer à la dernière semaine de la campagne de financement du film!
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