Alors que sa femme vient de tomber enceinte, un jeune documentariste oeuvrant sur un projet personnel bascule lentement vers la démence.
Suite au visionnement du film Tilt, nous sommes en droit de nous questionner sur ses réels destinataires. Nous avons un long-métrage trop lent et contemplatif pour plaire à une masse assoiffée d’action, mais nous sommes aussi confrontés à un produit qui peine à figurer parmi les brillantes études de cas pathologiques. On y retrouve aucunement les qualités motrices d’une œuvre introvertie comme le Repulsion de Polanski, ou même celles démontrant la folie perçue par les yeux d’un autre, comme le faisait le récent Dans la forêt de Gilles Marchand.
Hormis quelques répliques ironisant sur le jaillissement de Donald Trump, le scénario ne propose pas grand-chose de nouveau. Tilt est un énième film sur la descente aux enfers de l’âme humaine et le voyage semble un brin longuet. Nous avons constamment cette impression de voir un film qu’on a déjà vu, et nos yeux ont trop souvent tendance à croiser les aiguilles de notre montre.
Malgré tout, la réalisation de Kasra Farahani (The Good Neighbor), aussi impliquée dans l’écriture, nous capte devant l’écran jusqu’au générique. Faisant fi de ses modestes moyens financiers, le cinéaste démontre une véritable aisance avec les scènes nocturnes, où déambule langoureusement son personnage. Peut-être que le metteur en scène aurait dû faire appel à un écrivain plus charpenté pour apporter davantage de finesse et d’expérience à leur texte. Notons que les deux scénaristes en sont encore à leurs débuts avec une plume. Farahani demeure un nom qui sera intéressant à surveiller dans le futur.
Le long-métrage bénéficie du jeu très intense de Joseph Cross, qui porte à lui seul le film sur ses épaules. Cela dit, après des films comme Milk et Lincoln, le talent de l’acteur n’est plus à prouver.
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