1998. Capcom nous présente sa suite tant attendue du très bon Resident Evil. À l’époque, la réception du jeu fut extrêmement positive. Les critiques élogieuses étaient fort nombreuses et les ventes plus que satisfaisantes. Au premier week-end de sa sortie, 380 000 exemplaires ont trouvé preneurs. Impressionnant! Maintenant, plus de vingt et un ans plus tard, les studios nous offrent beaucoup plus qu’une simple version remastérisée, mais bien une relecture complète et améliorée de Resident Evil 2. Bien qu’au cinéma, le mot remake soit associé à une expérience plutôt médiocre, ce n’est certainement pas le cas ici…
Deux mois après les événements dans le manoir à Raccoon City, le virus a transformé la majorité des habitants de la ville en zombie en quête de chair fraîche. Lors d’une soirée, Leon S. Kennedy, jeune policier, se dirige vers la station de police afin d’y faire son tout premier quart de travail. Le temps d’un arrêt à une station d’essence, il fait la rencontre de Claire Redfield qui est à la recherche de son frère, Chris, membre de l’escouade S.T.A.R.S.. Après avoir été attaqués par une horde de morts-vivants, ils continuent leur route vers le poste de police et leurs chemins se séparent. C’est là que leur quête personnelle débute.
Évidemment, les attentes étaient très élevées pour ce remodelage du classique de Capcom et, heureusement, le résultat est loin de décevoir. Il est intéressant de constater que les studios ne se sont pas contentés de faire subir au jeu le même sort que celui réservé au premier chapitre, soit une simple refonte visuelle. Par chance, on est loin des graphiques pixelisés de 1998 et cette nouvelle version de Resident Evil 2 est excessivement belle, ce qui contribue grandement à l’ambiance angoissante de l’expérience. Par exemple, lorsqu’on s’approche d’un policier mort, en le touchant, on découvre avec stupéfaction que sa tête est coupée en deux. Le détail accordé au gore est époustouflant. L’esthétisme est aussi particulièrement réussi lors des cinématiques.
La nouvelle mouture respecte l’esprit de l’original: la base du scénario du jeu de 1998 est inchangée. Cependant, les créateurs ont ajouté un peu de chair en développant davantage certains personnages secondaires, particulièrement Marvin, le lieutenant policier. Ce dernier joue effectivement un plus grand rôle que dans l’histoire initiale. Les casse-tête sont également moins nombreux et font plus de sens. Le joueur ne se retrouve plus à pousser des statuts pour résoudre une énigme. Également, la carte est grandement améliorée afin de mieux s’orienter. D’ailleurs, un système de couleur indique si la pièce a entièrement été explorée: bleu, il ne reste plus rien; rouge, un objet n’a pas encore été ramassé. Une autre modification intéressante survient que lorsqu’on fait face à une porte verrouillée; une note avertissant qu’une clé ou un objet est requis afin de l’ouvrir est affichée. Tout cela peut sembler amoindrir la difficulté de l’expérience, mais ce n’est pas le cas. Ça nous complique juste moins la vie!
Le jeu n’a pas perdu de ce qui le définit si bien: la gestion de ses munitions et les nombreux aller-retour. Complètement décharger une arme sur un zombie insistant n’est peut-être pas la meilleure stratégie. Économiser ses munitions en prenant la fuite est parfois mieux avisé, car de plus grands défis sont à venir. Cela s’applique à la majorité des jeux de la franchise. Les aller-retour dans les différents endroits de la ville de Raccoon City ne donnent pas une impression de répétition. Il y aura toujours un mort-vivant ou une créature immonde qui surgit de nulle part pour nous garder à l’affût, éliminant ainsi le sentiment d’ennui.
De plus, même si l’on nous sert une histoire que les fans d’horreur et de jeux vidéo connaissent de fond en comble, il n’en demeure pas moins qu’elle est toujours aussi efficace. Dès l’introduction, dans le dépanneur, la tension est déjà palpable. Puisqu’une attention particulière a été accordée à l’ambiance sonore, chaque petit bruit semble pensé pour exacerber notre peur. Il est à noter que l’expérience est franchement plus efficace et immersive en étant munie d’une paire d’écouteurs. La trame sonore est parfaite, surtout vers la fin du scénario où elle atteint son paroxysme d’exaltation. On est souvent sur le qui-vive et c’est là une autre des grandes forces du jeu. On se doit d’être toujours à l’affût, car si on baisse notre garde, on risque d’être attaqué par un zombie bien caché.
Ce remake propose également des scènes palpitantes, comme celles mettant en vedette un animal disproportionné ou le fameux Tyran. Ce dernier était présent dans l’orignal, mais avec un moins grand rôle. Il revient pour rendre la vie des joueurs infernale. Un jeu du chat et de la souris s’installe rapidement entre le joueur et cette armoire à glace. On est poursuivi pendant une bonne partie de l’aventure et cela ajoute un élément de stress, car il est pratiquement immortel. Encore une fois, rien ne sert de gaspiller ses balles.
Comme on le sait, on peut débuter en incarnant le personnage de Claire ou de Léon. La rejouabilité augmente si vous avez la motivation d’explorer les différences de l’histoire en reprenant du début, mais dans la peau de l’autre protagoniste. Oui, vous refaites certaines sections, mais l’aventure est bien différente malgré le même décor. Comptez une quinzaine d’heures seulement si vous faites, par exemple, le point de vue de Leon et, ensuite, celui de Claire. Doublez environ le temps si vous décidez de faire l’inverse également.
Comme la perfection n’est pas de ce bas monde, il y a tout de même un petit détail qui agace. Certains segments, comme celles d’Ada et de Sherry, sont très sombres, obligeant au joueur d’augmenter la luminosité de l’écran pour y voir quelque chose. La course folle de Sherry contre son attaquant devient grandement frustrante lorsqu’on y voit rien.
Ce nouveau Resident Evil 2 devient l’un des meilleurs chapitres de la franchise, ex aequo avec les quatrième et septième volets. C’est une belle occasion pour les joueurs non-initiés de découvrir un grand classique des jeux vidéo d’horreur. De plus, il met la barre haute pour les jeux vidéo à venir en 2019. Si les prochains jeux sont de la même qualité, nous allons sans aucun doute passer une excellente année!
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