Cadavres Erik Canuel

[Je me souviens] « Cadavres » : le cul pis le sang

Note des lecteurs1 Note
3.5
Note Horreur Québec

« Y disent que c’est y’inque ça qu’les gens y veulent voir : le cul pis le sang! »
— Angèle, star du petit écran

À travers quelques mégasuccès du box-office québécois (Bon Cop Bad Cop 1 et 2, Nez Rouge), Érik Canuel a su nous offrir quelques perles inclassables, destinées à un public plus restreint et définitivement plus averti. On pense à son premier percutant La loi du cochon de 2001, mais aussi, dans le cas qui nous occupe, à Cadavres, adapté du roman de François Barcelo et paru en 2009.

La comédie macabre raconte l’histoire de Raymond (Patrick Huard) qui, après avoir explosé la tête de sa mère d'une balle le soir de l'Halloween, se voit contraint d’appeler en renfort sa sœur Angèle (Julie LeBreton), star de la télévision québécoise. Cette dernière, qu’il n’a pas vue depuis plus de dix ans, revient donc au nid familial afin d’aider son frère à récupérer la dépouille et l’enterrer. Dans la mêlée, les frangins rapporteront le mauvais corps et les cadavres continueront à s’empiler dans une suite d’événements aussi farfelus qu’inquiétants.
Cadavres affiche film

À l’image du feuilleton policier série B dans lequel Angèle tient la vedette, Cadavres : Un « genre » de Love Story propose une série de situations grotesques sous forme de tragi-comédie pourvue de personnages tout aussi caricaturaux. Si Patrick Huard joue le plus désincarné possible, Julie LeBreton, complètement hystérique, vole la vedette avec ses nombreuses scènes criardes. Les dialogues sont vulgaires et juvéniles, mais atteignent la cible pour un résultat terriblement divertissant.

Et avouons-le, jamais on ne reverra Marie Brassard (, Le polygraphe) dans le rôle d’une punk-stripteaseuse à la recherche de sa dope, ou encore Christian Bégin (Le problème d’infiltration) en policier pas très futé en proie à une violente diarrhée. Oui, on beurre très épais, et c’est dans cet état d’esprit qu’il faut voir Cadavres pour espérer l’apprécier.

À la réalisation, Canuel se paie un beau trip visuel bien glauque, principalement avec la maison familiale, lieu principal de ce presque huis clos, en décrépitude, remplie d’objets étranges et où les chambres à coucher sont ornées de graffitis pervers et inquiétants. Les effets visuels signés Rodeo FX offrent quelques scènes saisissantes qui ajoutent au surréalisme sombre du bad trip.

Avec ses séquences racoleuses et les thèmes de parricide et d’inceste abordés, on se demande aujourd’hui comment un tel film a pu passer entre les mains de la SODEC et obtenir le feu vert; comme quoi tout* est possible. Dommage que Cadavres ne soit toujours pas accessible en version numérique. Le film pourrait bien trouver le public qu’il n’a pas eu lors de sa sortie.

* À condition d’avoir quelques longs métrages lucratifs à son actif et de gros noms attachés à la distribution.

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