Sam Zimmerman est curateur pour le service de vidéo sur demande horrifique Shudder. On a pu le voir l’an dernier dans l’émission exclusive The Core et l’homme anime dorénavant les capsules Shudder Guides, qui connaissent un certain succès à l’heure actuel.
Étant donné l’expansion de la plate-forme chez les fans d’horreur québécois, Horreur Québec s’est entretenu avec lui pour tenter de connaître l’envers du décor:
Horreur Québec: Pouvez-vous décrire quel est votre travail exactement pour Shudder?
Sam Zimmerman: Je suis un curateur pour Shudder. J’entends par là que je suis programmateur autant pour de vieux classiques que pour nos programmes exclusifs. Je travaille à la vidéothèque de Shudder.
HQ: Présentement, on peut vous voir animer des capsules Shudder Guides où en cinq minutes, vous tentez d’élargir les connaissances des fans sur des sous-genres. Qu’est-ce qui est le plus difficile dans l’animation de ces capsules?
SZ: Je ne trouve pas ça réellement difficile. J’ai toujours voulu que Shudder soit inclusif. Par exemple, si vous êtes un connaisseur, vous pouvez certainement trouver du plaisir dans notre programmation, mais je ne voulais pas pénaliser ceux qui le sont moins. Plusieurs personnes connaissent le terme giallo sans nécessairement connaître les caractéristiques de ce sous-genre. C’est très agréable et intéressant de faire les recherches que nous faisons pour être juste dans nos capsules.
HQ: Le concept à lui seul est très intéressant, mais vous ne pensez pas que cinq minutes restent un peu court? N’avez-vous jamais envisagé des capsules plus longues?
SZ: Je ne sais pas si quelqu’un voudrait me regarder parler durant 60 minutes! Mais c’est toujours en développement. Nous allons voir ce que les spectateurs aiment et ce qu’ils apprennent également.
HQ: On peut lire que Shudder détenait en 2016 autour de 500 titres. Expliquez-nous comment ça fonctionne: augmentez-vous sans cesse le chiffre ou vous faites la rotation de certains titres?
SZ: Ce qu’il faut comprendre, c’est que c’est différent pour chaque titre. La durée peut être limitée pour certains, mais notre objectif est de maintenir un catalogue intéressant. Il y a des ajouts, mais une rotation aussi. Nous avons aussi nos exclusivités.
HQ: À ce propos, pourriez-vous nous donner certains scoops de ce qui s’en vient au niveau des exclusivités?
SZ: C’est très difficile de parler de ce qui n’est pas encore annoncé. Nous travaillons actuellement sur un documentaire qui touchera le cinéma d’horreur queer qui sera réalisé par Sam Wineman, celui-là même qui s’est fait remarquer avec son court-métrage The Quiet Room.
HQ: Vous tiendrez également l’événement Shudder Presents Joe Bob Briggs Live à Fantasia. Avez-vous d’autres projets de la sorte?
SZ: Je ne sais pas encore. Nous avons beaucoup de fans canadiens et nous espérons qu’ils viendront à l’événement. Joe Bob Briggs est amusant et traitera du cinéma grindhouse à sa manière. Fantasia est un de mes événements favoris chaque année et Montréal est une ville formidable.
HQ: Prévoyez-vous offrir des sous-titres français prochainement sur Shudder? Je dois vous poser cette question au nom de nos lecteurs francophones qui ont les doigts croisés!
SZ: Nous sommes ouverts aux suggestions et nous comprenons le besoin, mais ce rien n’est encore ajusté à ce niveau.
HQ: L’an dernier, Horreur Québec a eu la chance de visiter le plateau du film canadien Blood Quantum, et nous venons d’apprendre que Shudder avait acquis les droits américains, britanniques et australiens.
SZ: Je suis très confiant envers ce film réalisé par Jeff Barnaby. Nous avons aimé son premier long-métrage et je pense qu’il réinvente à sa manière le mythe du zombie. Il apporte une nouvelle perspective à ce genre, en ne s’éloignant pas trop de ce qu’a fait George A. Romero. Il a quelque chose à dire sur notre société et le film sera très bon.
HQ: Que dites-vous aux fans d’horreur encore attachés aux Blu-ray et autres formats physiques qui disent qu’il vaut mieux commander des films et se monter une collection que de souscrire à Shudder?
SZ: Je ne peux pas argumenter puisque je suis un collectionneur moi-même. Il s’agit de deux choses différentes. Les films qu’on achète sont des films qu’on adore et qu’on souhaite revisiter. Nous avons tous nos classiques. Plusieurs de nos clients mentionnent qu’ils n’avaient jamais vu certains titres avant de s’abonner avec nous et je suis certain qu’ils achèteront ces films par la suite. On veut tous découvrir des films et telle est notre mandat également. J’espère qu’on nourrit une appréciation et une découverte du genre.
HQ: Vous permettez aussi à certaines vedettes du genre de donner leur avis avec Guest Curator. D’où provient cette idée?
SZ: Je voulais que des gens aimés du public puissent s’adresser à la communauté de Shudder et ainsi faire des suggestions de films à voir. Certains films sont connus ou sous-estimés. Nous espérons pouvoir continuer.
HQ: Pouvez-vous nous nommer un film que Shudder n’a pas présentement et que tu voudrais offrir?
SZ: Allucarda. Je ne sais pas si c’est réaliste, mais j’aimerais qu’on puisse l’offrir. Ce film d’horreur mexicain est une perle.
Nous souhaitons une très longue vie à Shudder et un grand succès à Sam Zimmerman à la barre de son émission et de ses futurs projets.
Nous invitons également nos lecteur à assister à l’événement Shudder Presents Joe Bob Briggs Live durant le prochain festival Fantasia!
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