Suite à un incendie, les services d’un étudiant en histoire de l’art sont requis pour faire l’évaluation de certains meubles du Château Frontenac. Entre l’attitude étrange des gens sur place et la disparition d’un ouvrier, le jeune homme fera sa propre enquête, qui le mènera dans les catacombes de ce monument historique de la capitale.
Mais pourquoi un roman aussi solide doit être édité par l’auteur lui-même, en l’occurrence Nelson Rusk? La littérature de genre québécoise a justement besoin de ce type de textes, qui remixe notre histoire pour en forger une sorte de mythologie. Québec sous les flammes: Un récit d’horreur cosmique au cœur de la vieille capitale propose le pari audacieux d’utiliser l’incendie réel ayant eu lieu au Château Frontenac en 1926 comme fondation d’une histoire fantastique terrifiante.
L’ensemble est si bien exécuté qu’on en vient à confondre le vrai de l’artifice, et ce, malgré une certaine connaissance du contexte socio-historique de la ville de Québec. Ponctuant systématiquement son récit de photos, la mise en page aux allures plus désordonnées se veut au final une véritable idée de génie. Faisant à la fois office d’alibi au côté historique du récit, ces dernières deviennent par le fait même de véritables outils de référence.
La division en petits chapitres rend la lecture fluctuante et facile, mais accentue surtout le suspense. À cet effet, le passage où le héros explore les sous-terrains du château est d’une redoutable intensité.
Paru en mars dernier, un récit aussi divertissant aurait mérité une présentation. On aurait souhaité bénéficier d’un avant-propos ou d’une note de l’auteur nous parlant de son processus de création. Il aurait été fascinant de savoir d’où lui vient ses connaissances et ce qu’il souhaitait en faire. C’est un bien moindre mal, puisque tout en restant authentique, l’auteur nous livre un texte digne de Lovecraft, auteur qui avait d’ailleurs séjourné dans la capitale.
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