Le folklore des pays scandinaves est si riche qu’on s’étonne de ne pas voir davantage de productions fantastiques et horrifiques émerger de l’Europe du Nord. La série suédoise Jordskott, présentée en exclusivité chez Shudder, vient changer la donne et nous offrir une dose de mystère cachée aux fins fonds de la forêt. Trop bien cachée même…
Sept ans après la disparition mystérieuse de sa petite fille Josephine, l’enquêteuse Eva Thönblad (Moa Gammel) doit retourner dans sa ville natale, Silverhöjd, suite au suicide tragique de son père. Peu de temps après son arrivée, un garçon manque à l’appel et Eva ne tarde pas à faire des liens entre les deux disparitions. Le même soir, une fillette étrange refait surface. Est-ce Josephine?
Il faut être bien patient avec Jordskott. On devra, par exemple, attendre la toute fin du premier épisode pour entrevoir quelconque élément surnaturel survenir. D’ailleurs, la série flirte davantage avec le thriller policier surnaturel que l’horreur, qui y est pour ainsi dire absent. Le rythme est résolument lent, mais pourtant, les mystères ne cessent de s’empiler. Et les réponses, elles, tardent beaucoup trop à venir. À chaque épisode, de nouveaux personnages s’ajoutent au récit sans qu’on puisse comprendre les liens qui les unissent aux phénomènes étranges qui se produisent dans la petite ville. Ce n’est qu’au 6e (de 10) épisodes que certains éléments du casse-tête commenceront à se mettre en place.
Les chances que vous ayez décroché avant ces révélations sont d’ailleurs assez fortes. En plus du scénario lambineux, Jordskott ne possède pas cet élément accrocheur qui nous oblige à se taper des épisodes en rafale, tellement le suspense nous tient. Le phénomène est attribuable, entre autres, aux personnages auxquels il est difficile de s’attacher. Notre héroïne Eva est déterminée, mais son interprétation est dénuée de tout sentiment et nous apparaît alors comme une femme froide. L’un des personnages les plus divertissants, l’enquêteur et co-équipier de Eva, Göran Ragnerstam, cache quant à lui tellement de choses qu’il est impossible de savoir si l’on doit le classer dans le camp des bons ou des méchants avant longtemps.
Comme toute bonne fable nordique, la préservation de la nature et de l’habitat du «peuple caché» est au coeur même du récit. Hormis quelques brefs moments clés, rien ne distingue réellement la réalisation de celle d’une série policière américaine de routine et plusieurs scènes laissent alors un arrière-goût de déjà vu. Dommage quand on fouillait à l’étranger pour espérer voir quelque chose de différent… En ce sens, le dernier épisode tant attendu ne réussit pas à époustoufler outre mesure.
Une deuxième saison a été annoncée en décembre dernier pour une diffusion cet automne en Suède. Je ne serai malheureusement pas de ceux qui continueront à suivre les aventures de la ville de Silverhöjd.
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