En l’honneur du vingtième anniversaire du roman Aliss, peut-être le roman de Patrick Senécal ayant le plus marqué les lecteurs, l’auteur s’est allié avec Jeik Dion, bédéiste québécois ayant auparavant travaillé, entre autres, sur la BD Turbo Kid, afin de nous offrir une bande dessinée sans égal. Après une campagne de financement et des années de travail, les fans auront enfin la chance de tenir cette œuvre entre leurs mains cet automne.
Quel plaisir de replonger dans l’histoire d’Aliss, jeune adulte de Brossard qui quitte le Cégep et le confort de la maison de ses parents afin de vivre des aventures dans la grande ville de Montréal. Quelle n’est pas sa surprise lorsque, après une rencontre fortuite avec un bien étrange personnage, elle se retrouve dans un quartier dont elle n’a jamais entendu parler auparavant…
Les dialogues et le scénario ont été écrits par Senécal lui-même, ce qui assure une belle fidélité à l’œuvre originale. Les amateurs retrouveront le caractère des personnages qu’ils ont tant aimés à leur première lecture, augmentée par la vision de Jeik Dion qui les illustre d’une plume d’expert. Parfois simple, mais toujours calculé, le trait de l’artiste met l’accent sur les ombres dans une bande dessinée majoritairement en noir et blanc. Les splash de couleur rouge viennent faire contraste là où le sang s’étale, et isolent le personnage central si cher au lectorat de Senécal: La Reine Rouge. Quelques éléments, comme les bulles de certains personnages, seront également mis en évidence par le choix de couleurs, et le monde d’Aliss se trouve coloré de jaune et de bleu lorsque ses sens sont altérés.
Les personnages seront parfois simplifiés et les détails de leur univers effacés, donnant ainsi l’impression au lecteur de se promener dans un brouillard, ou un rêve, celui du personnage principal. Chaque chapitre est magnifiquement illustré dans un style rétro et doux, rappelant au lecteur, avec les commentaires du narrateur, que l’histoire n’est qu’un conte…
Évidemment, c’est toujours un risque d’imager un roman, que ce soit en BD ou en cinéma, puisque le lecteur s’est déjà imaginé les personnages, mais la majorité sera satisfaite de la perception de Jeik Dion. Nul ne peut remettre en question le talent de l’artiste, qui signe ici une œuvre que tout collectionneur et amateur voudra dans sa collection. Malgré certaines scènes qui ont été omises (et franchement, sans spoilers, on comprend pourquoi), l’histoire est on ne peut plus fidèle au roman, et les lecteurs seront à nouveau transportés dans le métro, à cette station sans nom, derrière cette petite Alice dans sa quête ultime vers la réponse à une question qu’elle ne connaît pas encore…
La bande dessinée Aliss sera disponible en libraire le 11 novembre 2020. D’ici-là, vous pouvez lire l’entrevue qu’Horror Québec a menée avec Jeik Dion.
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