Le cinéma d’horreur est, depuis toujours, propice à l’allégorie sociale. Que l’on pense aux films de Romero ou à ceux de Jordan Peele, il existe une forte alchimie entre les deux genres. Bloodthirsty, de la réalisatrice montréalaise Amelia Moses (Bleed With Me), est bien représentatif de ce phénomène. Campant son intrigue à base de lycanthropes dans le milieu de la pop américaine, le film se veut une métaphore explicite sur les relations de pouvoir et d’abus qui existent dans cette industrie.
Grey (Lauren Beatty), une autrice-compositrice-interprète, souhaite produire un deuxième album marquant en s’associant avec le mystérieux réalisateur à succès Vaughn Daniels (Greg Bryk). Une fois installée chez lui avec sa conjointe pour travailler, une force destructrice tapie en elle commence à se manifester…
Avec son atmosphère lourde et lente, le nouveau long-métrage de Moses se veut une vision assez originale du mythe du loup-garou. Sans réinventer le genre, elle modernise certains clichés et se permet quelques audaces qui font du bien pour un film paru en 2020. Sur le fond, avec son intrigue traitant d’enjeux actuels, comme sur la forme, avec des effets spéciaux à base de prothèses tranchant avec le cinéma d’horreur actuel, le projet est un petit vent de fraîcheur.
Un mot positif va également aux actrices et acteurs qui offrent tous une performance convaincante malgré les quelques lignes qui font rouler les yeux de leurs personnages. Cet aspect est, d’ailleurs, probablement le seul vrai défaut du film. Le monologue final de Vaugh dégouline, en effet, de certaines des phrases les plus éculées et prévisibles du cinéma de genre. Ça fera sortir certaines personnes du film…
Bref, une belle petite perle de ce Blood in the Snow 2020 qu’on peut regarder si on se cherche une histoire de loup-garou un peu originale.
Cette critique a été originalement publiée le 4 novembre 2020 dans le cadre du festival Blood in the Snow.
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