«Je pense que Wrong Turn 4 offre un excellent mélange de suspense et de terreur. [ … ] Les fans de slashers auront ce qu’ils veulent.»
— Declan O’Brien
En 2003, avant les événements du premier film, un groupe d’étudiants écervelés décide de passer la semaine de relâche dans un chalet en forêt. Alors qu’ils s’égarent en route et qu’un blizzard fait rage, ils se réfugient dans un énorme bâtiment désert qui se trouve être le sanatorium de Glenville. Évidemment, ils ignorent que 29 ans plus tôt, trois frères s’étaient échappés de leur cellule et avaient commis un massacre. Malheureusement pour eux, le trio squatte encore les lieux.
Sans être particulièrement inspiré, Wrong Turn 4: Bloody Beginnings (Sortie fatale 4) reste l’un des épisodes les plus divertissants de la saga. Declan O’Brien revient cette fois non seulement à la réalisation, mais comme scénariste. Le nombre incalculable de conventions séparant les films lui ont certainement permis d’écouter un peu les demandes des fans. Il y a certes un grand désir de leur plaire en livrant exactement ce qu’ils attendent. O’Brien tente le tout pour le tout en changeant l’ordre de l’histoire avec un prequel et transporte le climat estival dans un hiver glacial.
Le créateur, qui cible les fanatiques de slashers et prétend les connaître, aurait dû anticiper que le culte grandissant autour du film norvégien Cold Prey allait lui donner une certaine visibilité en Amérique. Il n’en faut pas très long pour tisser un lien et pour saisir que Wrong Turn 4 pige énormément dans le long-métrage de Roar Uthaug, pour ne pas dire qu’il le photocopie. En même temps, ce n’est pas comme si c’était la première fois que la saga faisait montre d’emprunts et c’est l’une des raisons pour laquelle elle accroche autant de spectateurs.
Dès sa séquence d’ouverture assez inoubliable, le film assume non seulement une facture 100% horrifique, mais aussi son statut dans la hiérarchie cinématographique. Après un troisième volet dont les failles ultimes se trouvaient dans le métissage de genres, la pilule s’avale mieux.
Declan O’Brien a le mérite de mettre en scène des meurtres extrêmement sanguinolents: l’une d’elles faisant office de fondue humaine est particulièrement bien troussée. Cela dit, sa réalisation semble un peu moins inspirée lorsqu’il s’agit de mettre en scène ces jeunes écervelés dans des situations plus quotidiennes. Il y a donc de quoi s’amuser puisque l’objectif ultime du film est de nous livrer une nouvelle boucherie. Le cinéaste semble s’amuser davantage, en revanche, à filmer ses monstres. À travers ses choix de plans, le montage favorisé, les éclairages et la musique, on peut facilement dire qu’il fétichise presque les psychopathes de son histoire. Cette approche, qu’on pourrait juger trop appuyée, donne tout de même des couleurs et du tonus aux désaxés.
Incarnant des personnages interchangeables et peu sympathiques, des acteurs choisis davantage pour leur physique avantagé que leurs talents font leur possible. Ils crient et courent avec conviction, et ici, c’est ce qui compte.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.