Après nous avoir séduit avec son premier long-métrage The Dark à Fantasia en 2018, le cinéaste Justin P. Lange est enfin de retour avec un second film d’horreur, maintenant disponible en vidéo à la demande. Avec The Seventh Day (Possédés: L’Exorcisme), le réalisateur et scénariste américain tente d’insuffler un peu de nouveauté dans le portrait du film d’exorcisme déjà sursaturé, mais faillit à la tâche.
Guy Pearce (Memento) incarne le rôle du Père Peter, un exorciste réputé au passé trouble, qui prend sous son aile le fraîchement sorti de l’école Père Daniel (Vadhir Derbez) l’instant d’une journée de formation au coeur de l’enfer.
Malgré une scène d’ouverture prometteuse, un certain twist scénaristique à la Training Day et un revirement tout de même appréciable au dernier acte, The Seventh Day s’inscrit dans la tradition de tout ce que vous avez déjà vu dans le genre depuis le classique ultime de William Friedkin. Autant au niveau de la réalisation que du récit, le film aurait pu paraître au début des années 2000 tellement aucun thème, propos ou style propre à notre époque n’est jamais vraiment proposé.
Avec cette dynamique où le rookie se voit imposer un mentor antipathique, la proposition de Lange ne parvient jamais non plus à développer les personnages des deux prêtres, pas plus qu’une quelconque chimie entre les acteurs, comme la récente série The Exorcist avait su si bien le faire en comparaison. En ce sens, le jeu de Pearce, tout comme celui de Derbez, s’avère plutôt routinier: les péripéties de leur rencontre, leur enquête à propos d’un jeune garçon ayant assassiné sa famille et même leur rédemption s’effectuant en l’espace d’une courte journée sur le terrain n’aident en rien à l’ensemble. Le scénario procure même d’étranges pouvoirs de reconstitution au Père Daniel sous forme de visions (semblables à ceux de Will Graham dans Hannibal), sans jamais vraiment les exploiter davantage ou même les expliquer.
Bien qu’on nous propose une ou deux scènes horrifiques assez glauques — celle du sourire et l’autre dans la salle d’interrogation sont plutôt efficaces —, les satanés clichés s’emparent du film, que même la finale ne parvient pas à sauver.
Après un premier film aussi personnel et touchant, on ignore ce qui a pu se produire pour que Lange, qui annonçait une carrière pourtant prometteuse, poursuive avec un métrage aussi convenu. Ceux qui cherchent du nouveau dans le domaine cette année devraient plutôt se rabattre sur Saint Maud, mais en ce qui concerne The Seventh Day, une pénitence de cinquante «Je vous salue Marie» et vingt «Notre Père» s’impose!
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