Amputée d’un bras et d’une jambe par un groupe de cannibales, une marginale condamnée à vivre dans le désert décide de venir en aide à un cubain qui recherche une fillette.
The Bad Batch est, techniquement parlant, sublime. La caméra capte des plans époustouflants et le visuel est en tout point unique. L’utilisation d’une trame sonore disparate, causant un rapport de contradiction avec le propos, est une tactique courante que la cinéaste maîtrise également. Nous offrant une ouverture d’une efficacité rotor, cette dernière réussit le pari de nous faire frémir sans pratiquement offrir le moindre dialogue. Un incipit aussi impressionnant élève forcément nos attentes. Dommage qu’autant de talent additionnés nous livre, au final, un film manquant d’âme à ce point.
La réalisatrice Ana Lily Amirpour, qui nous a offert le très beau A Girl Walks Home Alone at Night, et que certains surnomment déjà «The female Tarantino», continue son parcours dans la bizarrerie filmique. Le contenu aurait eu avantage à être davantage travailler, cependant. La poudre aux yeux de son un emballage parfait laissait présager davantage. Le contenant nourrit une métaphore politique, qui souligne presque au crayon feutre ses enjeux. Là où certains ellipses accommodants se laissent pardonner durant la portion «évasion», d’autres incohérences vont donner à ce film, au carrefour de Mad Max et de Planet Terror, certaines lourdeurs moins adéquates.
Si la dame veut suivre Tarantino, dans sa réappropriation de classiques populaires, Amirpour ne devrait pas en oublier l’un des ingrédients premiers: un bon scénario. Sans être un mauvais film, cette seconde tentative de la cinéaste déçoit un tantinet. Ce qui aurait dû nous épater et nous émouvoir dans le récit nous fait davantage consulter notre montre. Si la jeune Suki Waterhouse (Pride and Prejudice and Zombies) est un peu monolithique (malgré un rôle très physique) dans son interprétation, Jason Momoa (Game of Thrones), condamné à jouer le monsieur muscles de service, présente une certaine nuance.
Le malaise qui nous hante suite au visionnement, c’est que malgré ses failles, le film s’installe en nous. Le délire visuel a ce magnétisme sur le spectateur et propose une expérience intéressante. Sans égaler l’envoûtement des œuvres de Nicolas Winding Refn, dont l’écho symbolique est aussi plus travaillé, The Bad Batch est un joli trip d’acide.
http://https://www.youtube.com/watch?v=OUqfP1S-9ok
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