C’est une grosse année pour Zack Snyder. En plus d’avoir enfin pu offrir aux fans sa fameuse cut de Justice League, le cinéaste voit un autre de ses projets de longue date aboutir: Army of the Dead. D’abord annoncé en 2007, puis prisonnier dans les limbes de la production jusqu’à ce que Netflix rachète les droits à Warner Bros. en 2019, la «non-suite» du remake de Dawn of the Dead arrive enfin dans nos téléviseurs ce week-end. Est-ce que cette énième ode aux morts-vivants aura valu près de douze ans d’attente? Disons simplement qu’à défaut de réinventer le genre, cette dernière offrande livre dangereusement bien la marchandise.
Après qu’un accident ait propagé une épidémie de zombies au Nevada, Las Vegas se retrouve mise sous quarantaine. Avant que le pays n’éradique pour de bon la ville du péché, un riche propriétaire de casino recrute Scott Ward (Dave Bautista), héros de la guerre de zombies, pour aller récupérer un butin de 200 millions de dollars coffrés au coeur de la cité. Ce dernier devra rassembler la meilleure équipe de mercenaires qui soit pour espérer mener la mission à terme.
À l’ère où les Walking Dead nous offriront bientôt des émissions de recettes et où toutes les ficelles imaginables ont déjà été tirées pour traire la vache à zombies, les créateurs qui se risquent au genre sont attendus avec une brique et un fanal par les connaisseurs. Avec Army of the Dead, Snyder nous offre bien des supers-revenants (en cape et masqués!) et des tigres à moitié décomposés, jamais il parvient véritablement à faire innover la recette qu’on connaît déjà trop bien. À défaut d’amener les zombies sur une nouveau terrain, toutefois, on s’amuse drôlement ici.
Bourré d’action et tapissé de money shots extrêmement payants — Elvis, les zombettes au casino, l’hommage à Carole Baskin, name it! —, on ne ressent jamais la durée de près de 2h30 du long-métrage. Ce qu’on apprécie le plus, c’est que même si la réalisation ne manque pas de rythme, les scènes d’action ne sont pas montés sur les amphétamines et nous laissent le temps d’apprécier ce qui se déroule à l’écran. Les amateurs d’explosions et gore (et d’explosions de gore) seront également bien servis alors que la production beurre aussi épais qu’elle peut dans les deux registres.
On peut cependant reprocher à certains des membres du groupe de frôler la caricature, comme le personnage du «serrurier» Dieter (Matthias Schweighöfer), un peu trop geek, et celui de Lilly «The Coyote» (la Française Nora Arnezeder), la bad-ass de service. Heureusement, les scénaristes connaissent bien leur matière et, à défaut de proposer des revirements abracadabrants (le personnage d’Omari Hardwick offre d’ailleurs un clin-d’oeil bien visé sur le sujet), s’amusent tout en évitant les pièges frustrants et les décisions douteuses.
Si vous êtes à la recherche d’un divertissement d’action bien sanglant et pas trop prenant, vous pouvez miser votre soirée sur Army of the Dead les yeux fermés.
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