El Monstruo est un luchador considéré par plusieurs opprimés comme le sauveur du peuple. Aujourd’hui, il mène une vie peu glorieuse en travaillant pour le chef d’un cartel de trafiquants d’organes. Les victimes, des immigrants illégaux, le considèrent comme leur protecteur et seulement lui peut arrêter ce cauchemar. La seule motivation du héros adulé est Kaylee, son épouse enceinte et héroïnomane. Il voit en elle l’occasion d’obtenir une descendance qui poursuivra la légende d’El Monstruo. Par la même occasion, on y fait la connaissance de Crystal, propriétaire d’un motel miteux et ex-alcoolique, qui recherche un nouveau rein pour son mari alcoolique pour qui ses heures sont malheureusement comptées.
Le premier long métrage de Ryan Prows pose un regard peu reluisant sur nos voisins du Sud. Malgré la violence très graphique, il réussit toutefois à raconter une histoire remplie d’humanité et d’humour. Il est étonnant de constater que Lowlife réserve des moments très gores. Dès le départ, lorsque Teddy (Mark Burnham, Hidden in the Woods), chef du cartel, dissèque une immigrante décédée, Prows n’hésite pas à montrer à l’auditoire chaque partie de ses organes encore frais. Le résultat fait grimacer tellement il est efficace, mais ne tombe jamais dans le grotesque. Par chance, le film offre, à plusieurs occasions, ces moments sanguinolents qui surprendront l’auditoire au moment où il s’y en attend le moins.
La structure du film, quant à elle, fait tout de suite penser à Pulp Fiction. Présentée comme un chassé-croisé, l’oeuvre de Prows se divise en quatre chapitres. Tout comme le classique de 1994, le réalisateur opte pour une trame narrative non linéaire pour présenter l’histoire de chaque personnage. C’est à se demander si les scénaristes avaient écouté l’oeuvre de Tarantino tout juste avant de se mettre à l’écriture.
Lowlife prend définitivement son envol à partir du troisième chapitre où l’on fait la rencontre de Randy (Jon Oswald, Mata Hari) et Keith (Shaye Ogbonna, Boomerang Kids). Le duo comique est hilarant. Oswald excelle dans l’interprétation d’un homme sortant de prison avec une particularité que l’on va taire pour ne pas gâcher la surprise. Nicki Micheaux (Six Feet Under) se démarque également dans le rôle de Crystal. Son jeu émerge du lot par sa justesse, sa candeur et son empathie. Elle y brille dans le dernier chapitre et vole carrément la vedette à l’interprète d’El Monstruo (Ricardo Adam Zarate, The Disillusion of Pretty Butterflies). D’ailleurs, la musique appuie parfaitement bien l’ambiance dramatique à l’ensemble. Dommage que le chemin pour s’y rendre soit un peu longuet.
Malgré un départ où certains se sentiront moins engagés par l’histoire, la finale est à la hauteur du film: sanglante, drôle et touchante. En dépit d’un certain manque d’originalité quant à sa narration, le film de Prows offre à son auditoire un divertissement tout à fait respectable. C’est déjà ça pour un premier long métrage!
Le film est présenté de nouveau le 21 juillet à 21h25 au théâtre Hall.
Il est conseillé de ne pas regarder la bande-annonce afin de se garder l’effet de surprise, mais si vous insistez, cliquez ici.
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