Après l’année catastrophique de 2020, on pourrait décrire les derniers mois de «rattrapage» côté cinéma. Les fans d’horreur ont enfin pu jeter un oeil aux The Conjuring: The Devil Made Me Do It, Candyman, Halloween Kills et Ghosbutsters: Afterlife — pour ne nommer que ceux-ci —, qu’on nous promettait depuis longtemps déjà.
Est-ce que twenty-twenty-two nous réserve le même sort que l’an dernier? Avant la fermeture des salles lundi dernier, l’année nous promettait de grandes choses. Ghostface devait remplir les salles à nouveau vingt-cinq ans après le premier Scream de Wes Craven (on espère toujours pouvoir l’attraper au moment d’écrire ces lignes!) alors qu’un maniaque à la tronçonneuse bien connu reviendra faire son tour chez Netflix pour une boucherie ou deux. De son côté, Jordan Peele (Get Out) nous proposera son nouveau mystérieux Nope, dont on sait encore bien peu de choses. Comme à l’habitude, surveillez notre sélection des films les plus attendus de 2022 qui paraîtra dans les prochains jours.
Du côté d’Horreur Québec, après six ans d’activité en octobre dernier, il faut maintenant repenser la machine. C’est pour cette raison que nos pages sont plus tranquilles qu’à l’habitude ces derniers temps. L’équipe planche présentement sur de nouvelles idées et une nouvelle version du site, qui devraient prendre forme au début de l’an prochain, on l’espère.
Néanmoins, question de mettre 2021 derrière nous, et peut-être vous suggérer un truc ou deux durant ce nouveau «confinement», nos rédacteurs vous partagent leurs coups de coeur de l’année horrifique:
The Night House
Le choix de Marc Boisclair
Avec The Signal, V/H/S (le segment Amateur Night) et The Ritual, David Bruckner s’est inscrit parmi la courte liste de cinéastes de genre à surveiller pour cette nouvelle décennie. The Night House est venu nous confirmer cet automne qu’on avait effectivement affaire à un réalisateur d’exception. Le thriller glacial, qui nous plonge dans le deuil colérique d’une femme à la recherche de réponses, sait tenir en haleine avec ses nombreux dénouements, sans pour autant sacrifier la substance. D’une part, Bruckner construit des scènes horrifiques mémorables — la scène de la salle de bain figure parmi les meilleurs moments de l’année 2021 — et de l’autre, le scénario, terriblement original, captive grâce aux différentes lectures qu’on peut en tirer au final. Et c’est sans oublier la performance remarquable de Rebecca Hall, sur qui le film repose. Ça sent très bon pour le reboot d’Hellraiser l’an prochain.
Psycho Goreman
Le choix de Raphaël Boivin
Après le déjà culte The Void et la meilleure suite de la saga Leprechaun derrière la cravate, Steven Kostanski revient ici avec un des projets les plus originaux et assumés de l’année. Son Psycho Goreman (PG pour faire plus court) est un délire qu’on ne croise pas souvent dans une vie de cinéphile. À mi-chemin entre une horreur cosmique à la Lovecraft, une esthétique sanglante à la Hellraiser et les Power Rangers, c’est un de ces films qu’il faut voir pour le croire. Soutenu par la performance de deux enfants acteurs qui remplissent parfaitement leur rôle et des effets spéciaux sans CGI particulièrement réussis, Psycho Goreman saura rassasier n’importe quelle soif de comédies série B jusqu’auboutiste! Bref, un des projets les plus mémorables de l’année d’un des nouveaux maîtres de l’horreur.
Halloween Kills
Le choix de Jean-François Croteau
Le grand fan de slasher en moi a été entièrement conquis par Halloween Kills. J’y ai savouré les retours en arrière, qui m’ont fait l’effet d’explorer sous différents angles cette nuit fatidique de 1978, que j’ai parcouru si souvent en revoyant le classique de Carpenter. À ce niveau, la version étendue parue sur demande récemment a quelques secondes de plus à nous offrir, d’ailleurs. David Gordon Green nous offre des meurtres sanglants des plus savoureux, en proposant l’idée qu’en bout de ligne, Laurie n’a possiblement jamais été une hantise pour Myers. Jamie Lee Curtis enfile ce rôle comme si elle mettait un gant, et m’a complètement subjugué. Malgré plusieurs commentaires négatifs de cinéphiles, Halloween Kills m’a fait l’effet d’une bombe.
The Amusement Park
Le choix de Kristof G.
Ne choisir qu’un film d’horreur sorti cette année pour le cinéphile que je suis ne fut pas chose facile, dois-je avouer. Il faut d’abord procéder par élimination (genre en rayant d’emblée Halloween Kills de la liste, au grand déplaisir de mon collègue JF Croteau 😉), avant de déterminer quel est donc LE film méritant d’être célébré à nouveau. Eh bien, j’ai décidé que ce serait The Amusement Park, ce nouveau vieux* film du pape du cinéma «mort-vivant engagé», feu George A. Romero. Et ce, malgré le fait que ce dernier ne m’eût guère impressionné avec ses derniers longs-métrages, en particulier sa deuxième trilogie de zombie, qui s’est avérée plus ou moins aboutie/réussie. Mais quelle surprise et quelle claque cet inattendu ovni m’a foutu les amis! Oh que oui. Surtout avec ce qu’on vit depuis près de deux ans aujourd’hui. En début de pandémie, tout ce qui s’est passé en CHSLD avec nos ainés, on dirait que Romero l’avait prédit il y a quatre décennies (ou est-ce que le monde est simplement toujours aussi ingrat que pourri?). Du coup, l’horreur, la vraie de vraie qui affecte le genre humain, celle des nouvelles et du quotidien, et/ou qui touche à notre santé, elle fait encore plus mal et davantage effraie que tous les tueurs masqués du monde entier. 😞
*Réalisé en 1973, le très court film (54 minutes seulement) n’est finalement sorti que cette année sur Shudder, après avoir été présenté en première mondiale à Pittsburgh en 2019.
Chucky
Le choix de Pat Houle
Mon plus gros coup de cœur de 2021 a fait son arrivée tard dans l’année, mais l’attente en a valu la peine. Cette première saison de Chucky a su combler mes attentes et au-delà. Son créateur Don Mancini a réussi à rafraîchir l’univers déjanté de Charles Lee Ray en apportant du sang neuf tout en respectant le matériel original pour les plus nostalgiques. Une excellente suite aux sept films précédents qui fût un immense plaisir à suivre pendant huit semaines.
Titane
Le choix de Chloé Leclerc-Gareau
La cinéaste française Julia Ducournau a mis la barre haute avec son premier long-métrage Grave (Raw), mais elle n’a décidément pas déçu ses fans avec son second, Titane, qui a gagné la Palme d’Or du Festival de Cannes cette année. Poignant, dérangeant, parfois même dégoûtant, ce film se regarde comme un accident de voiture: c’est terrible, c’est terrifiant, on sait que ça va très mal finir, mais impossible de détourner les yeux. Époustouflante, la photographie ne nous renvoie que de la laideur. L’humain y est une catastrophe. La douleur d’un homme peut-elle sauver l’âme éteinte du personnage principal? Quoi qu’il en soit, difficile de se sortir cette œuvre qui mêle body horror et drame de la tête. Ses images ainsi que sa trame sonore puissante vous hanterons certainement quelques temps.
Last Night in Soho
Le choix de Simon Lefebvre
Last Night in Soho nous transporte à la fois dans un Londres moderne et dans celui des années 60. Une jeune designer en devenir (Thomasin McKenzie) fera la rencontre, au travers de visions, de Sandie (Anya Taylor-Joy), une jeune femme qui rêve de devenir chanteuse. Les scènes plus horrifiques arrivent tard dans l’histoire et certain·es les trouveront assez «soft», mais on retrouve aussi beaucoup d’horreur dans les événements dramatiques auxquels Sandie doit faire face. J’ai été conquis par l’éclairage, les couleurs, la musique, les costumes et les excellentes performances des actrices principales. C’est beau, c’est «glam» et Downtown jouera en boucle dans votre tête pendant des jours (ou dans mon cas, des mois)!
Godzilla vs. Kong
Le choix de Donald Plante
Oh que l’attente fut longue avant de voir Godzilla vs. Kong sur grand écran! Démarré en 2014 avec Godzilla, le Monsterverse s’est développé avec une multitude de créatures gigantesques qui s’est conclu dans un affrontement titanesque. Le réalisateur Adam Wingard (The Guest, Blair Witch) a su livrer la marchandise. Il s’agissait sans aucun doute de l’un des films les plus spectaculaires de l’année. On s’est toujours plaint avec les films de Godzilla qu’il fallait patienter longtemps avant d’enfin apercevoir les monstres, mais ici, on est rapidement régalé et pas à-peu-près. Les fans de kaijū ne s’ennuieront pas dans cette lutte époustouflante, que vous soyez Team Godzilla ou Team Kong. Avec le succès qu’a connu la franchise, on peut se demander ce que Legendary Pictures nous réserve pour l’avenir. Aux dernières nouvelles, une série animée sur Skull Island serait en développement chez Netflix.
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