C’est avec beaucoup d’impatience qu’on attendait le nouveau film de Gareth Evans, particulièrement pour les adeptes du diptyque The Raid. L’adepte, c’est d’ailleurs le titre au Québec (contrairement à la France où le film a été retitré Le bon apôtre).
Disponible sur Netflix depuis le 12 octobre, le scénario d’Apostle fait penser aux premiers abords à The Wicker Man de Robin Hardy (1973), mais dans une version plus violente. Voyez par vous-même: en 1905, Thomas, un homme brisé par son passé, se rend sur une île isolée pour secourir sa sœur kidnappée. Il sera confronté à une inquiétante secte religieuse qui idolâtre une étrange déesse qui se nourrit de sang humain.
Mettant en vedette Dan Stevens, Lucy Boynton et Michael Sheen, Apostle baigne clairement dans une ambiance digne d’un récit de H.P. Lovecraft. Un héros solitaire et tourmenté, des villageois fanatiques, une étrange entité cachée dans la forêt, un lieu isolé… «Le Cauchemar d’Innsmouth» (“The Shadow over Innsmouth”) n’est pas loin.
Évidemment, le thème principal du film est la religion et comme d’habitude, c’est les femmes qui sont les premières victimes de ce culte dirigé par trois hommes. Sectarisme, torture et crime d’honneur sont donc au rendez-vous; l’ensemble faisant un écho indéniable au monde actuel et aux nombreuses histoires de dérives religieuses qui éclatent régulièrement dans l’actualité.
Réalisé d’une main de maître par Evans (également responsable du montage), Apostle nous propose une photographie soignée et une direction artistique vraiment efficace (rappelant quelques fois celle de Silent Hill). La musique qui accompagne l’ensemble est d’ailleurs excellente, faisant penser parfois à la trame sonore de Ravenous sorti en 1999.
Si le film nous propose des scènes de torture et des mises à mort particulièrement brutales, à aucun moment elles ne flirtent avec le voyeurisme typique de certaines torture porn à la Saw ou Hostel et c’est tant mieux. Cela aurait été inutile de toute façon tellement le récit est prenant et le jeu des acteurs est crédible, permettant à eux seuls de provoquer une angoisse profonde chez le spectateur.
Bref, la qualité d’un film comme Apostle justifie à lui seul votre abonnement à Netflix (et cela malgré qu’on aurait franchement préféré voir le film sur un grand écran).
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