Bird Box (N’ouvrez jamais les yeux, en traduction française), c’est le récit de Malorie, une mère de deux jeunes enfants qui tente de survivre dans un monde post-apocalyptique. La noirceur s’installe alors qu’elle est enceinte. Un après l’autre, les moyens de communication cessent de fonctionner; d’abord la radio et la télévision, puis le téléphone et Internet. Ensuite, c’est le ciel qui s’assombrit. Rien à voir avec des perturbations météorologiques. La noirceur, la vraie. Quelque chose d’indicible. Un seul coup d’œil suffit à faire perdre la raison. La victime succombe alors à une rage meurtrière et violente, laquelle la mène ultimement à s’enlever la vie. Désormais seule avec ses deux enfants, Malorie n’a d’autre choix que de rejoindre un camp de rescapés. Elle devra s’y rendre les yeux bandés, en traversant le fleuve à bord d’une petite embarcation. À l’aveugle et en se fiant uniquement à l’ouïe très aiguisée de ses deux enfants, ils rameront dans les eaux noires et affronteront ce qu’ils n’ont jamais vu.
Jamais l’auteur ne décrit ce qui rend les personnages de l’histoire complètement fous. Or, cette tactique est fort efficace, puisqu’elle entretient le mystère et nourrit la peur. Le suspense est à son comble. Tout au long des 384 pages, on se questionne sur le sort des protagonistes. Se rendront-ils à destination? Malorie et ses enfants rejoindront-ils la berge sains et saufs? Le fait que le personnage principal soit une mère monoparentale qui se bat pour la survie de sa progéniture rend le récit d’autant plus attachant et lui confère une part de réalisme. La terreur qui règne alimente la curiosité du lecteur et incite celui-ci à accélérer sa lecture. On veut tout savoir: quels sont ces bruits étranges, qu’y a-t-il dans les bois, quelle est la nature exacte de ce qui tue les gens… Mais plus que tout, ce que l’on souhaite, c’est que Malorie survive. On veut que sa famille et elle soient en sécurité. Mais on doute d’une fin heureuse. Comme elle, nous avançons à tâtons dans ce livre. Privée de sa vue, elle nous force à nous en remettre à notre imagination, ce qui est encore plus terrifiant.
La plume de Josh Malerman est acérée et l’histoire à laquelle il donne vie est angoissante. Bâti sur une prémisse très originale, ce roman paru en 2014 appuie avec justesse sur chacune des bonnes cordes. Tantôt on est effrayé par cette chose qui sévit, puis touché par cette femme et sa trajectoire incertaine. On passe par toute une gamme d’émotions. Une œuvre extrêmement efficace.
Visiblement, plusieurs autres personnes partagent cette opinion. En effet, Scott Stuber (Little Evil, The Wolf Man, Volcano) en a acquis les droits pour le compte de Netflix. Le film mettra en vedette Sandra Bullock dans le rôle de Malorie et sera dirigé par Susanne Bier (Serena,Things We Lost in the Fire, Love Is All You Need). Le tournage étant déjà amorcé, nous pouvons donc espérer une date de sortie pour 2018.
Et pour les impatients parmi vous, il y a le spin-off intitulé Black Mad Wheel, qui est disponible depuis l’an dernier. Sans avoir de personnage en commun avec l’œuvre originale, ce livre se déroule dans le même univers.
Né au Michigan, Josh Malerman est un auteur souvent comparé à Stephen King. En 2015, il a remporté le Michigan Notable Book Award pour le meilleur livre grâce à Bird Box. Auteur respecté de ses pairs, il s’est taillé une place parmi les meilleurs du genre. En plus d’être écrivain, il est aussi le chanteur principal du groupe rock The High Strung.
Bird Box est un incontournable de la littérature d’horreur. Nul doute que, comme Malorie, vous serez intrigués par cette chose effroyable qu’elle ne peut voir sans y laisser sa peau.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.