Ni le synopsis, ni la bande-annonce de Peppergrass ne semblaient très prometteurs. Quand la compagnie canadienne Black Fawn a annoncé avoir acquis les droits de distribution canadiens, nous étions autorisés à nous demander le pourquoi. Ou le film était sensationnel ou la compagnie tentait de garnir son catalogue à tout prix.
Le film raconte l’histoire d’une jeune restauratrice enceinte, qui voit un peu la pandémie comme une menace pour sa survie financière. Elle décide donc de partir à l’aventure avec son copain, pour dérober une truffe blanche à un vieillard solitaire en forêt.
Peppergrass est la combinaison d’un budget modeste et des conditions difficiles de tournage durant la COVID. On peut comprendre que les artisans du septième art étaient prêts à tout pour survivre, mais on a ici l’impression d’être face à une mise en abîme où la voleuse, qui peine à joindre les deux bouts, pourrait être le reflet des créateurs face au spectateur à qui on tente de voler temps et argent. La trame est d’une grande simplicité et les longueurs ne cessent de s’accumuler. Après un trop long passage en voiture sans action, on a l’impression que la pâte va finir par lever, puis l’héroïne se perd dans les bois enneigés et notre bulle éclate soudainement. Ce chapitre de survie en forêt nous est présenté sans grande menace et sans la moindre réelle touche de suspense. Il nous reste le trop court affrontement final pour espérer un peu d’action, et sa courte durée ne vaut aucunement son attente.
Les cinéastes Steven Garbas et Chantelle Han, qui jouent aussi le premier rôle, ont le mérite de savoir filmer. La cinématographie est très belle et la composition de certains plans génère à eux seuls une atmosphère. Dommage, en revanche, qu’ils n’aient aucune histoire palpitante à nous raconter.
Chantelle Han (Circle of Steel) et Charles Boyland (Goosebumps, Becky) offrent des prestations acceptables, mais peinent à rendre leurs personnages attachants.
Pour conclure, Peppergrass est un film qui peinera à trouver un publique. Aucunement marquant dans le registre horrifique, les fans d’épouvante risquent de le mettre de côté, alors que la lenteur de l’ensemble ne renferme pas assez de profondeur et de subtilité pour les amateurs de cinéma d’auteur.
Peppergrass était présenté en première canadienne vendredi dernier au Blood in the Snow Film Festival.
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