black mirror saison 4

[Critique] Black Mirror – saison 4: le futur imparfait

Note des lecteurs4 Notes
3.5
Note Horreur Québec

Avec Timothy Van Patten (The Sopranos), Jodie Foster, John Hillcoat (The Road), David Slade (30 Days of Night) et Colm McCarthy (The Girl with All the Gifts) aux commandes des nouveaux épisodes de Black Mirror, on peut dire que Netflix met toute la gomme pour le retour très attendu de la série britannique. Six nouveaux segments nous sont donc proposés dans cette quatrième saison qui, comme à l’habitude, nous donne un avant-goût peu reluisant du futur technologique qui nous attend peut-être.

Sans divulgâcher les films, certains éléments des intrigues pourraient être dévoilées dans les lignes qui suivent. 

USS Callister

Van Patten nous propose pour commencer un autre épisode campé dans l’univers des jeux vidéo immersifs, mais cette fois doté d’une facture résolument rétro. En effet, après une ouverture qui détonne du style futuriste auquel Black Mirror nous aura habitué, USS Callister nous plonge directement dans un univers à la Star Trek des années 60, alors qu’un concepteur/codeur recrée virtuellement sa série de science-fiction préférée de l’époque pour pouvoir s’évader de sa vie. L’environnement qu’il synthétise crée toutefois un problème éthique plus important lorsque des séquences d’ADN sont mêlées à tout ça. Du point de vue visuel, le segment est plutôt amusant et propose des couleurs vives et effets spéciaux impressionnants. Mais c’est malheureusement beaucoup trop long: avec ses 76 minutes, le scénario aurait mieux fait de respecter la durée traditionnelle à laquelle nous sommes habitués et resserrer l’action à certains endroits. L’histoire offre tout de même des variations intéressantes sur la thématique déjà exploitée et l’acteur Jesse Plemons (Black Mass) y incarne un vilain étonnant, plutôt divertissant à regarder.

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Arkangel

Dans une histoire qui rappelle celle The Entire History of You de la première saison, une mère de famille décide d’implanter un dispositif de surveillance à son enfant après un incident. Elle peut suivre sa fille comme un GPS, voir ce qu’elle voit, mais également censurer le contenu offensant qu’elle pourrait rencontrer sur son chemin. L’actrice Jodie Foster se retrouve à la réalisation de la fable crève-coeur, qui pose un regard critique sur l’encadrement parental excessif. Le scénario se développe dans une spirale ascendante plutôt efficace, mais se termine beaucoup trop abruptement, alors qu’il y aurait eu davantage à dire. Le récit est également ponctué d’une trame sonore étrange, qui ne cadre pas vraiment avec les émotions qu’on tente de nous faire vivre. L’actrice Brenna Harding nous offre quant à elle une interprétation très touchante d’une jeune femme en devenir.

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Crocodile

Le réalisateur de The Road signe l’un des segments les plus intéressants de cette quatrième saison. Les magnifiques images, tournées dans la région de la capitale de l’Islande, nous transportent dans un monde où les souvenirs peuvent être visualisés à l’aide d’une petite machine portative. D’un côté, une femme et son ami reviennent d’une fête éméchés et frappent un cycliste mortellement. Ils décident de camoufler l’accident en balançant son corps dans l’océan. De l’autre côté, une enquêteuse en assurance se rend de cas en cas, avec son bidule très utile en main, pour recueillir différents témoignages. Bien qu’on comprenne assez rapidement où tout cela nous mènera, on suit les deux histoires parallèles avec beaucoup d’intérêt. Jusqu’où Mia (Andrea Riseborough, Birdman), rongée par le remord, osera-t-elle aller pour sauver sa peau? Le scénario pousse la machine à l’extrême. Peut-être même un peu trop. Disons simplement que certaines révélations finales n’étaient pas nécessaires, voire même un peu poussées.

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Hang the DJ

Hang the DJ réfléchit sur les relations amoureuses et les applications de rencontre dans son scénario typique à la facture de la série qu’on aime tant. On apprend à connaître les règles propres à cet univers tranquillement, tout au long du film, alors que Amy et Frank se rencontrent lors d’un speed dating avec en main un petit gadget qui leur indique une marche bien précise à suivre. La chimie des acteurs, qui forment pourtant un couple atypique, fonctionne très bien à l’écran et leur complicité est contagieuse. Le film réussit à nous proposer une finale assez intéressante philosophiquement sur l’amour oui, mais également sur la notion de libre arbitre. Au final, est-ce que tout ceci était prévu? Ce sera à vous de décider!

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Metalhead

Dans un monde post-apocalyptique, une femme et son équipe se rendent dans un entrepôt pour y dérober un objet de grande valeur. Sur place, ils seront accueillis par un chien de garde mécanique, résolument féroce. David Slade nous propose ici une course effrénée, tournée dans un magnifique contraste de noir et blanc, un choix tout indiqué pour la proposition un peu plus “cyberpunk” du lot. Certaines scènes du film sont visuellement stupéfiantes. On ne peut par contre pas toujours en dire autant de notre canidé de synthèse, quelques fois moins bien rendu. Les scènes corsées sont enveloppées d’une trame sonore qui réussit merveilleusement bien à énerver grâce à ses cordes stridentes, bien dosées. La finale réussit à surprendre, mais rend toutefois un peu sceptique.

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Black Museum

Une femme avec quelques heures de sa vie à perdre s’aventure dans un musée au milieu de nul part, qui renferme des dizaines d’objets avant servis dans des crimes étranges. L’homme qui l’accueille lui racontera trois histoires insolites issues d’expérimentations médicales. Il faut l’admettre, malgré son emballage, Black Museum renferme trois scénarios qui n’étaient pas assez intéressants pour être développés en un seul film. Le format de l’anthologie rattrape donc bien l’ensemble, malgré l’aspect plus “non-crédible” des idées proposées — non, malgré toute la technologie qui nous attend, personne ne me fera croire qu’on pourra téléverser quelqu’un dans notre tête! Nous reste tout de même l’amusante ballade à travers ce musée de curiosités (vous avez remarqué les références aux précédents films?) où l’on attend le revirement final de pied ferme, qui réussit tout de même à satisfaire.

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Est-ce que le spectateur est devenu trop habitué à la formule? Est-ce qu’on a déjà tout dit sur le futur? Cette quatrième saison, pourtant portée à bout de bras par des réalisateurs de renom, n’est malheureusement pas à la hauteur des précédentes où les surprises, les revirements et les mises en scène semblaient davantage élaborés. Ce sont les scénarios qui, avant tout, donnent toute sa force à Black Mirror et pour la plupart des films proposés ici, le deuxième niveau laissait un arrière goût de déjà vu ou tombait simplement un peu à plat.

Un petit défi pour les créateurs de la cinquième saison — car il y aura forcément une cinquième saison — : essayez autre chose que les puces et implants à la tempe. C’est trop facile et ça devient lassant à la longue.

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