Les finances vont plutôt mal pour un homme d’affaires américain, déménagé en France avec sa femme et sa fille, pour y tenir un restaurant dans la tradition de leur pays. Le père décide donc de se procurer un second travail dans un musée et devient vite envoûté par une déesse égyptienne qui le poussera à commettre des meurtres et à organiser un festin incomparable.
Blood Feast paraissait cette semaine en vidéo sur demande. Il devient très difficile de juger le remake d’un des plus grands classiques du cinéma d’exploitation. Paru en 1963, Blood Feast avait causé toute une commotion lors de sa sortie. C’était comme si Herschell Gordon Lewis avait montré à la caméra des éléments dont on connaissait l’existence, mais un peu à la manière d’un film pornographique. Le culte de son film se résume à ce voyeurisme extrême et à cette audace de filmer ce que le cinéma suggérait jusqu’ici. Dans le classique Rear Window d’Alfred Hitchcock, on avait suggéré l’idée d’un mari dépeçant sa femme en morceaux, mais à quoi bon le montrer?
Plus de cinquante ans après ce choc visuel, le cinéaste Marcel Walz tente de non seulement reprendre les grandes lignes du film original, mais de se moquer du fait qu’en 2018, plus personne ne sera fâché par des scènes granguignolesques. À ce titre, l’introduction du film nous avertissant que le visionnement nous perturbera pour le reste de notre vie est assez amusante en soi. Cependant, la vérité c’est que sans le gore, il ne reste que peu d’atouts à Blood Feast. Pourtant, sa réalisation manque de savoir-faire. Parodique ou non, on aime avoir l’impression de regarder une oeuvre filmique et non pas une vidéocassette tournée par un oncle ivre durant le temps des fêtes. Là où le côté vieillot, les couleurs criardes, les effets désuets du film original savent encore nous amuser, cette reprise souffre du fait qu’à assumer l’absence de chocs possibles chez le spectateur, on accepte carrément de l’ennuyer. À trop vouloir fabriquer et reprendre l’angle amateur du film de Lewis, on offre un film vide et mal filmé, où des acteurs reconnus nous agacent par leur exécrabilité. Ce bon vieux Hershell ne fabriquait pas ce côté «kitsch» et bricolé. Ce dernier était la conséquence d’une série de facteurs.
L’ensemble devient donc extrêmement long. Voir Robert Husler (Nightmare on Elm Street 2, Vamp) errer en silence tue le rythme et Caroline Williams (The Texas Chainsaw Massacre 2, Leprechaun 3) semble jouer la même scène en rafale. Le suspense est inexistant et les effets gores outranciers n’atteignent pas toujours la norme des effets sanglants actuels. Il nous reste à prendre l’ensemble avec humour, mais il faut le faire avant que le sommeil ne nous gagne.
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