Jack est un homme à tout faire solitaire, qui travaille pour une société de gestion immobilière. Lorsqu’un locataire quitte une demeure, il s’occupe d’y faire les réparations nécessaires. Son prochain contrat l’envoie dans une maison quittée à la hâte par ses précédents habitants. Jack réalisera assez vite que celle-ci est hantée… par Muriel, un fantôme qui travaille pour une compagnie de hantise et gagne sa vie en terrifiant les habitants de la maison où elle est assignée. Alors que les patrons respectifs de Jack et Muriel leur mettent la pression pour qu’ils se débarrassent l’un de l’autre, notre duo commence à développer des affinités.
Une étude de la solitude en noir et blanc, un slacker paumé et excentrique, un humour pince-sans-rire qui lorgne vers le métatextuel, des chansons d’indie rock. Si vous étiez là dans les années 90, vous connaissez cette esthétique par coeur… et savez sans doute qu’elle a été épuisée par les aspirants cinéastes qui travaillent avec des budgets inexistants, comme c’est le cas d’Adam Stovall pour qui A Ghost Waits est le premier long-métrage.
Situé à l’intersection de Clerks et Beetlejuice, son film parvient toutefois à exploiter ces tics de mise en scène afin de leur offrir une nouvelle jeunesse. Même en faisant fi des chansons rock qui dictent l’ambiance, le récit d’A Ghost Waits possède un coeur battant. Le film oscille entre le rire et la peur, entre l’aspect douillet d’une romcom et le spleen vécu par ses protagonistes. Il fait preuve d’une grande sincérité émotionnelle, qui nous investi dans l’isolation que vivent ses personnages.
Dès le meet-cute qui entame toute bonne comédie romantique digne de ce nom, on s’attache à ce couple principal drôlement assorti qui lutte contre un patronat étouffant afin de pouvoir demeurer ensemble. Venant de deux époques différentes, Muriel et Jack apprennent à se connaître dans des échanges bien imaginés par Stovall et son partenaire d’écriture MacLeod Andrews (qui interprète aussi Jack). Le duo a un très bon timing comique, tout en sachant véhiculer la tristesse qui drape leur situation.
L’industrie de la hantise telle qu’imaginée dans ce film est beaucoup plus drôle qu’inquiétante: même les jump scares deviennent des plaisanteries. A Ghost Waits est peu axé sur l’épouvante, mais lorsqu’il cherche à nous effrayer il profite d’un très bon design sonore et d’une direction photo qui accentue l’aspect gothique de la production. La conclusion, qui dans un sens était inévitable, risque de marquer durablement les spectateurs même si elle s’étire un peu trop. Le cinéaste avait son plan final entre les mains, mais il choisit de nous servir un épilogue dont la pertinence pourrait être débattue.
En cette journée de Saint-Valentin, A Ghost Waits est une excellente suggestion pour passer une soirée aussi macabre que romantique. Le film est disponible en exclusivité sur le service de streaming d’Arrow depuis le 1er février. Arrow s’occupera également de la distribution physique plus tard ce printemps.
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