Les créatures aux oreilles ultra-aiguisées de John Krasinski sont de retour cet été dans A Quiet Place : Day One (Un coin tranquille : Jour 1), antépisode aux deux premiers films (respectivement 2018 et 2020) qui délaisse maintenant la petite famille Abbott pour nous plonger au cœur de la Grosse Pomme. Et si la vie postapocalyptique semblait pénible à la campagne, attendez de voir comment les citadins d’une des villes les plus bruyantes au monde s’en tireront lorsqu’il est question de se tenir un brin tranquille…
Samira (Lupita Nyong'o, Us, Twelve Years a Slave), jeune femme atteinte d'un cancer, visite New York à la recherche d'une pointe de pizza alors qu'une pluie de météores balance une horde d'extraterrestres on ne peut plus voraces sur la ville. Elle devra, en compagnie de son chat et des inconnus qui croisent sa route, tenter de s'en sortir.
A Quiet Place : Day One emprunte une trajectoire légèrement différente de celle à laquelle on pouvait s’attendre et personne ne pourra vraiment en vouloir aux scénaristes d’avoir voulu aller ailleurs. Après tout, les événements du jour 1 avaient déjà été abordés d’une belle façon dans la première partie d’A Quiet Place Part II, et nous offrir la même chose dans un décor urbain aurait été trop facile.
De toute façon, la franchise a toujours voulu s’attarder davantage à ses humains et c’est exactement là où Day One — qu’on aurait pu aussi être titré Sam : A “A Quiet Place” Story — se dirige. Oui, Michael Sarnoski (Pig), maintenant à la réalisation, offre bien une poignée de poursuites enlevantes au milieu des gratte-ciels qui s’effritent et des voitures qui se renversent, mais ce nouvel opus veut une chose à tout prix : vous tirer une larme.
La réalisation accumule les scènes touchantes en lien avec cette femme qui peine à trouver une raison de vivre au cœur de sa maladie et de cette invasion et délaisse ainsi les gros feux d’artifice typiques des blockbusters estivaux. Le rythme de Day One s’en trouve très souvent affecté; le cinéphile à la recherche d’une bonne dose d’adrénaline n’y trouvera finalement pas son compte. Le premier film avait pourtant réussi à trouver le dosage parfait à ce sujet. La manière avec laquelle Sarnoski plonge New York dans un silence complet est néanmoins très convaincante et impressionne avec son contraste.
Les détracteur⸱trice⸱s qui s’amusent à trouver les incohérences sur le fondement même de la franchise auront de quoi faire. Le fameux chat Frodo, duquel la caméra extirpe le moindre regard attendrissant, leur en offrira une pelletée. Rappelons-nous simplement qu’il ne s’agit pas d’un documentaire. Et si le scénario a la bonne idée de couper court quant aux explications que le public connaît déjà (à savoir : les monstres ne savent pas nager, la pluie et les fontaines couvrent le bruit, etc.), il peine à offrir davantage sur la mythologie de ces envahisseurs. Le scénario sème maladroitement de nouvelles et maigres informations sur le sujet lors de clins d’œil à la Alien qui, au final, n’auront aucune incidence sur le récit.
Outre le mignon Frodo, Lupita Nyong’o est littéralement le visage de ce troisième film. L’actrice amuse avec ses réactions terrifiées, mais silencieuses et compose une malade cafardeuse très efficace, sans trop en faire. Joseph Quinn (Stranger Things), qui la rejoint en cours de route dans le rôle d’un homme qui cherche le courage, est tout aussi efficace.
Si vous réussissez à changer votre fusil d’épaule et vous mettre en mode « introspection » plutôt qu’« explosion » avant votre visionnage, vous risquez d’apprécier davantage A Quiet Place : Day One. Autrement, ce nouveau volet n’ajoute rien de véritablement neuf à la franchise et agit à titre de blockbuster plutôt mièvre pour donner le coup d’envoi à l’été 2024.
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