a quiet place part 2

[Critique] A Quiet Place Part II: un écho qui résonne encore

Note des lecteurs5 Notes
4
Note Horreur Québec

En 2018, avec A Quiet Place, le cinéaste et comédien John Krasinski nous a introduit à un monde où, pour espérer survivre à une mystérieuse invasion de créatures, les rescapés doivent rester les plus tranquilles possibles. L’idée de proposer un thriller horrifique «sans grand bruit» à notre ère de tapage médiatique et numérique était certainement audacieuse, et la tournure originale procurée à la prémisse pourtant familière s’est rapidement retrouvée saluée par la critique, en plus de fracasser le box-office. Trois ans plus tard, après multiples reports au calendrier, on peut enfin zieuter ce A Quiet Place Part II (Un coin tranquille 2e partie) en salle, et le spectacle étend maintenant l’univers encore plus loin que la petite fermette familiale.

Après un bref retour en arrière, la suite reprend au même moment et au même endroit où le premier film s’est terminé. Le domaine de la famille Abbott étant grandement endommagé, ces derniers décident de sortir au-delà du sentier déjà tracé, à la recherche d’un peu d’aide. En chemin, ils feront la rencontre d’Emmett (Cillian Murphy), un survivant reclus qui a perdu sa famille, et de nouveaux obstacles se mettront en travers de leur chemin.

A Quiet Place Part II affiche film

Ceux qui reprochaient au premier film son manque d’action impliquant les fameuses créatures à l’ouïe hypersensible en auront maintenant pour leur argent. A Quiet Place Part II est truffé de poursuites haletantes in extremis, que ce soit lors de cette scène d’ouverture impressionnante où l’autobus fonce à vive allure sur la voiture d’Emily Blunt — des images toujours efficaces même si on nous les sert depuis plus d’un an déjà — ou lorsqu’on se retrouve dans le repère du mystérieux étranger, une vieille mine désaffectée très peu recommandée à ceux qui souffrent d’agoraphobie.

Mais même si la réalisation toujours très efficace de Krasinski nous tient la plupart du temps à bout de souffle, on retrouve tout de même la signature plus lente du précédent, où le scénario prend son temps pour placer les différentes intrigues. On explore également davantage les sons et silences du point de vue des personnages, en particulier celui de l’actrice malentendante Millicent Simmonds, dans un souci d’immersion qui fonctionne toujours aussi bien. L’interprétation s’avère encore une fois A1, mais les talents de survivant-post-apocalyptique-troublé de Murphy (28 Days Later, Sunshine, Retreat) semblent se perdre dans un personnage qui manque de corps, malgré les sujets touchants abordés en lien avec le regret et la compassion.

Une scène particulière met aussi la lumière sur un élément plutôt embêtant — et on ne parle pas de raccourcis scénaristiques ou d’invraisemblances ici. A Quiet Place Part II est un film résolument «blanc», qui a complètement manqué le bateau sur le sujet de l’inclusion de personnages issus de minorités, ne servant pas qu’à faire avancer la cause du héros, dans le cinéma de genre ces dernières années. Lorsque vous la verrez, ça fait plutôt mal.

Autrement, si vous avez aimé A Quiet Place, courez voir la tout aussi bonne Part II au cinéma, qui s’accueille comme le prolongement parfait au film de 2018. Hâtez-vous, car après sa durée d’exploitation en salle, Paramount+ présentera le film en exclusivité sur sa plateforme pendant 45 jours. Sinon, ob se revoit en 2023 pour le troisième film annoncé, et avec une chaudière de popcorn* cette fois!

* Pas trop fort avec le popcorn, s’il vous plaît.

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