La conjointe de Hank a disparu du jour au lendemain, ne laissant qu’une note cryptique derrière elle. Il ne se remet pas de son départ… Et vit la situation d’autant plus difficilement étant donné qu’une créature rôde dans les bois autour de sa maison et tente d’entrer chez lui à chaque nuit.
Quelle est la quantité minimale d’horreur qu’un film se doit de posséder afin d’être couvert sur un site comme le nôtre? C’est la question qu’on se pose suite au visionnement d’After Midnight. The Battery, film du même cinéaste, une réussite DIY qui a beaucoup fait jaser sur les sites spécialisés, fusionnait parfaitement drame, comédie et horreur. En revanche, ce nouveau projet se trempe à peine les orteils dans le genre avec une poignée de scènes plaquées dans l’intrigue comme si Jeremy Gardner cherchait surtout à attirer l’attention du public de son premier long-métrage avec celles-ci.
Les spectateurs qui parviendront à faire abstraction de cette fausse représentation (la magnifique affiche du film deviendra une épine à son pied) renoueront avec le sens inné de la comédie dramatique que possède Jeremy Gardner. On apprécie toujours autant sa capacité à mettre en scène des acteurs, ses compositions intelligentes, son bon goût pour la musique et son sens du dialogue naturaliste et touchant qui parvient à donner à ses personnages cette vie intérieure unique et intéressante que recherche tout scénariste.
Encore une fois, Gardner pallie au manque de moyens en se donnant le rôle principal de son film. Il partage l’écran avec Brea Grant (Halloween II), et le duo brille dans des flashbacks émouvants qui culminent sur une longue et prenante confrontation captée en plan-séquence. Dans le rôle d’un beau-frère arrogant, on retrouve le cinéaste Justin Benson (The Endless), qui est toujours le bienvenu devant la caméra.
Toutefois, le traitement de cette méditation sur l’amour et les démons de l’esprit n’est pas tout à fait nouveau pour celleux qui ont consommé leur lot de cinéma mumblecore et de romcoms. Les enjeux du film sont communs dans le canon du cinéma de trentenaires en crise. Ils se dévoilent à travers l’alternance de la narration entre deux époques, soit un passé idéalisé par Hank et un présent où celui-ci erre en peine, visite le bar du coin et confronte un monstre-métaphore à quelques reprises lors de courtes scènes, dont une assez efficace.
Le film privilégie son atmosphère de mélancolie romantique et les quelques oscillations vers le cinéma fantastique sont des punchlines qui servent à mettre l’accent sur l’état mental du protagoniste. Au final, on sera avant tout tentés de recommander Spring à nos lecteurs mordus d’horreur, un film d’amour monstrueux dans lequel Justin Benson et Jeremy Gardner inversent les rôles d’acteur et de cinéaste. En étant familiers avec le travail de ces auteurs et en sachant quoi attendre d’After Midnight, vous ne devriez pas vivre de déception.
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