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Xenomorph dans ALIEN: ROMULUS de 20th Century Studios. Photo courtoisie de 20th Century Studios. © 2024 20th Century Studios. Tous droits réservés.

[Critique] « Alien : Romulus » : comment réinventer une créature qu’on connaît par cœur

La franchise Alien est probablement celle pour laquelle le nombre d’entrées est le plus varié et aléatoire. Bon nombre de réalisateurs y ont laissé leur trace unique au cours des décennies, que ce soit l’horreur et la tension teintées de symbolisme de Ridley Scott, l’action survoltée de James Cameron, le sens du thriller de David Fincher, et même la confusion globale de Jean-Pierre Jeunet. Mais peu importe la qualité variable des résultats, la série de films a la particularité de s’adapter formellement au genre de la personne qui dirige chacun des volets. Et c’est maintenant au tour de Fede Àlvarez (Evil Dead 2013, Don’t Breathe) d’ajouter de l’eau au moulin de cet univers cinématographique avec Alien : Romulus.

Situé 20 ans après le Alien original, l’intrigue suit une poignée d’employés d’une société minière interplanétaire qui, ayant appris l’existence d’une station spatiale abandonnée, le Romulus, décide de s’y incruster afin de dérober les matériaux qui y ont le plus de valeur. À bord de l’équipage, Rain (Cailee Spaeny, Civil War) et Andy (David Jonsson), son androïde défectueux qu’elle peine à laisser de côté, accompagnent quelques collègues qui ne font pas confiance aux robots à cause d’événements traumatiques de leur passé. Mais un danger bien plus grand que leur position philosophique en lien aux androïdes les guette, puisque le vaisseau soi-disant abandonné dans lequel ils sont sur le point de s’infiltrer a en son bord une nouvelle race extraterrestre que l’équipage a récupéré dans la dépouille d’un certain Nostromo
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L’histoire d’Alien : Romulus suit les codes et les règles de la franchise, et n’essaie pas de surprendre en prenant une autre direction; un groupe d’humains, un vaisseau spatial exigu, des conduits d’aération à n’en plus finir et une intrigue qui culmine éventuellement avec la contamination par les xénomorphes connus et aimés des fans de l’univers. En ce sens, le comparatif avec le tout premier volet de Ridley Scott est inévitable, tellement la proposition d’Àlvarez comporte de similitudes avec Alien. C’est probablement la première fois depuis le film de 1979 qu’un volet de la série utilise à ce point une conception sonore et réalisation minimaliste afin de susciter l’horreur et l’anticipation. Il faut dire qu’Àlvarez avait déjà prouvé sa maîtrise du genre avec Don’t Breathe, qui consiste également en une histoire où un groupe de jeunes adultes sont pris dans un huis clos avec une créature meurtrière. Comme quoi on ne change pas une formule gagnante, mais on y rajoute une langue télescopique et du sang acide pour agrémenter l’expérience.

Romulus parvient donc à retrouver l’essence du volet original et s’inscrit bien dans la franchise et ce, malgré une intrigue finalement peu inspirée et trop semblable à ce à quoi on peut s’attendre d’un Alien. Les personnages, tous construits sur le même format, n’ont pas un développement à tout casser, mis à part l’androïde Andy, qui vit une évolution intéressante par rapport à sa relation avec l’humanité. Mais c’est réellement dans ses séquences d’horreur et d’action que le film gagne en intérêt. La mythologie de l’univers d’Alien est encore une fois approfondie, ce qui redonne un nouveau souffle à un film et une franchise qui perd à trop miser sur la nostalgie et les redites. Et dans un dernier tiers versant davantage dans l’action que l’horreur, Cailee Spaeny livre une performance qui n’est pas sans rappeler la Ripley originelle, sans que l’allusion soit trop redondante.

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Cailee Spaeny est Rain Carradine dans ALIEN: ROMULUS de 20th Century Studios. Photo courtoisie de 20th Century Studios. © 2024 20th Century Studios. Tous droits réservés.

On pourrait reprocher à ce nouveau volet de ne pas avoir autant de couleur et de caractère que les premiers films de la franchise, qui se moulaient davantage au style de leur réalisateur. Mais la mise en scène moins éclatée d’Àlvarez réussit tout de même son mandat d’inscrire le film dans une série qui a déjà établi toutes ses règles, en apportant des idées inventives et surprenantes sans pour autant en bousculer la logique et la chronologie. Au final, c’est surtout un film d’horreur et de science-fiction réussi, efficace, qui fait honneur à la franchise et à ses fans.

Voyez également notre entrevue avec le réalisateur Fede Àlvarez.

Note des lecteurs2 Notes
Pour les fans...
Du Alien original de Ridley Scott
De bons divertissements sans prétention
3.5
Note Horreur Québec

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Horreur Québec