alone with you

[Critique] Alone With You: la rançon de la COVID

Il est à parier que dans quelques années, certains experts trouveront un nom à ce mouvement cinématographique issu de la pandémie, où l’on filme sans grande conviction un acteur au téléphone ou qui se parle à lui-même. Alone With You, qui arrivait tout récemment sur demande, fait partie de ceux-ci.

Charlie, une maquilleuse, prépare avec anxiété le retour de sa bien-aimée, Simone. Cette dernière est photographe et a dû s’éloigner quelques temps pour une opportunité professionnelle. Pourtant, elle tarde à réapparaître, et voilà que Charlie se retrouve prisonnière de son appartement claustrophobe. Tentant de trouver l’aide d’une amie via son portable, ainsi que celle du 911 et même de sa mère, la jeune femme en vient à soupçonner sa voisine, qu’elle entend pleurer par le conduit d’aération, d’avoir quelque chose à voir avec sa séquestration.
Alone with you affiche film

Écrit et réalisé par le duo Emily Bennett et Justin Brooks, Alone With You pose quelques pièges intéressants pour le spectateur. Il est normal de se demander ce qui arrive réellement à l’héroïne. Est-ce que quelqu’un lui en veut au point de l’avoir emprisonné chez elle? Y a-t-il quelqu’un avec elle dans l’appartement? Qui est cette voisine inquiétante qui semble se moquer d’elle? Très rapidement, l’attente se change en ennui. Les amateurs de films plus lents voudront voir la suite; autrement, le bouton stop de la télécommande trouvera vite preneur.

Plus la trame se déploie, moins l’examen des différents éléments horrifiques — ponctués de flashbacks révélateurs, mais envahissants — captive. Le cinéphile devient vite saturé des bruits inquiétants qui n’aboutissent à rien et des interminables conversations téléphoniques de cette femme. C’est comme si on taquinait la peur avec quelques touches intrigantes, mais qu’on échouait chaque fois à lui donner une place conviviale. Il faut aussi mentionner que les angles plus dramatiques de l’intrigue combinent quelques clichés nous amenant à deviner à l’avance cette conclusion.

La réalisation demeure compétente, mais ne comble qu’en partie certaines lourdeurs du scénario. Les conditions imposées par la COVID, qui semblaient presque un atout créatif en ouverture, paralysent le style en y imposant un grand nombre de répétitions. En plus de son travail au scénario et à la mise en scène, Emily Bennett incarne avec conviction cette femme perturbée. C’est pourtant la grande Barbara Crampton qui, avec quelques minutes à l’écran seulement, épate le plus.

En résumé, nous avons ici un long-métrage très lent, qu’on ne voudra pas revoir une seconde fois et qu’on aura oublié avant la fin du générique.

Note des lecteurs0 Note
Points forts
La courte apparition de Barbara Crampton
Points faibles
La redondance des effets horrifiques
La prévisibilité du scénario
2.5
Note Horreur Québec

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