American Horror Story, la série télévisée créée et produite par Ryan Murphy (Glee, Scream Queens) et Brad Falchuk (Nip/Tuck, Glee), en est à sa sixième saison. Pour ceux qui ne la connaissent toujours pas, on pourrait la décrire comme une anthologie d’horreur où chaque saison explore un nouveau thème (un asile psychiatre, des sorcières, des vampires, etc.). La plupart des acteurs reviennent à chaque saison, dans des rôles complètement différents. La qualité des thématiques varie selon l’intérêt, mais ne laisse personne indifférent: on aime ou on déteste. AHS: Roanoke s’avère être l’une des saisons les plus réussies du lot.
Shelby Miller (Lily Rabe, No Reservations) et son mari Matt (André Holland, Bridewars) quittent Los Angeles pour aller s’installer en Caroline du Nord après de douloureux évènements. Ils achètent une maison à l’encan dans une campagne éloignée au beau milieu des bois. Croyant avoir acquis un havre de paix, le couple assiste à quelques phénomènes surnaturels qui perturbent Shelby. La soeur de Matt, Lee Harris (Adina Porter, True Blood), viendra les rejoindre afin de la rassurer Shelby et lui procurer une présence alors que son mari est souvent absent pour le travail. Ils apprendront que le terrain qu’ils viennent d’acheter s’avère être l’endroit où la colonie Roanoke a mystérieusement disparu dans les années 1500.
Cette histoire, au premier abord banale, prend d’abord la forme d’un faux documentaire intitulé My Roanoke Nightmare. Rabe et Holland y racontent leurs aventures sous forme de témoignages, tandis que Sarah Paulson (American Crime Story) et Cuba Gooding Jr. (Jerry Maguire) incarnent le couple qui crée les reconstitutions dramatiques. Dès le départ, le concept peut en dérouter quelques-uns, mais c’est ce qui fait l’originalité de la saison. On a pris soin de récréer les témoignages de façon crédible en y ajoutant un ton émotif frôlant parfois l’eau de rose. Dans le contexte, ça fonctionne à merveille! Esthétiquement très beau, chaque épisode commence avec un résumé de ce qui nous attend. Ceci n’enlève rien au suspense et l’anticipation des évènements augmente le niveau de stress. Sursauts garantis!
Les créateurs de la série ne perdent pas de temps avec le scénario. Dès la première heure, on se retrouve plongés en pleine action et absorbés par l’histoire aux allures de The Blair Witch Project et The Texas Chainsaw Massacre. My Roanake Nightmare consiste en cinq épisodes bien remplis et concis. Le format est parfait pour ce genre d’histoire. Pas de fioritures ou de perte de temps, on va droit au but. Le dernier de ces épisodes, à la limite du supportable, mélange torture et angoisse.
Mais Murphy nous avait promis un revirement spectaculaire lors du 6e épisode. Le terme est peut-être un peu exagéré, mais le scénario prend ici une tournure complètement différente. L’intérêt par contre persiste toujours. Sans rien dévoiler, la qualité des épisodes de Return to Roanoke: Three Days in Hell demeure, mais le concept s’essouffle lors des deux derniers chapitres. C’est le plus gros défaut d’American Horror Story: Roanoke. Le neuvième épisode sent le remplissage avec l’arrivée de trois jeunes qui veulent filmer leur exploration du boisé entourant la maison. Le dernier chapitre quant à lui se cherche au travers plusieurs concepts d’émissions et est loin d’être à la hauteur de ce que la saison nous avait habitué. L’intelligence des personnages tend également vers le bas dans cette deuxième moitié de série. Ces derniers font des choix drôlement douteux.
La sixième thématique de la série de Murphy prend un risque en essayant d’intégrer plusieurs idées en une saison. Le résultat est plus que satisfaisant, malgré la conclusion décevante. La première partie, My Roanoke Nightmare, frôle la perfection, rien de moins. American Horror Story: Roanoke redonne un second souffle à un concept qui commençait à perdre en vigueur. On attend donc déjà la septième saison avec impatience!
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