Difficile de comprendre qu’un distributeur choisisse la période des fêtes pour sortir une restauration en 4K d’un ovni cinématographique comme Arrebato (Rapture), datant de 1979. Peut-être que la campagne publicitaire a tellement mis en évidence qu’il s’agit du film d’horreur préféré de Pedro Almodóvar, et a longuement souligné un peu partout les films y ayant trouvé une inspiration qu’on espérait l’imposer comme cadeau de Noël idéal.
Arrebato raconte la rencontre d’un cinéaste de films d’horreur, de sa maîtresse actrice et héroïnomane et d’un jeune homme autiste qui filme des segments dans sa vie dans le but d’y pondre un futur chef-d’œuvre.
Ce deuxième long-métrage du réalisateur madrilène Iván Zulueta, est considéré par plusieurs comme le film culte le plus connu de l’Espagne. Dès que l’on parle de culte, on endosse aussi l’idée qu’un enrôlement soit nécessaire. Face à un tel film, on est en droit de se demander vers quel aspect tangue cette affiliation. Le plaisir cinéphilique n’est certes pas au premier plan puisque si esthétique et curieuse soit l’expérience, il faut admettre qu’elle devient lourde à traverser. On y enchaîne aussi les métaphores soulignées à gros traits de sorte qu’elles deviennent redondantes et on en vient presque à se demander si cette soif de liberté véhiculée ne fait pas davantage l’apologie des drogues dures que celle du cinéma.
Certes avant-gardiste à plusieurs niveaux, Arrebato demeure un curieux petit animal à essayer de démystifier. On comprend très vite qu’on ne va pas le regarder pour son histoire, mais pour son style et ses thèmes. L’homoérotisme et la consommation de drogue comme outil créatif domine l’ensemble, mais le long-métrage présente cette idée que la pellicule est le miroir idéal pour comprendre qui l’on est vraiment.
Peut-être davantage pertinent à sa sortie que maintenant, Arrebato nous donne cette impression d’un film d’art et d’essai daté. Même en tant qu’objet d’analyse, l’ensemble demeure un peu prétentieux.
Arrebato est maintenant disponible sur demande et arrive en format DVD et Blu-ray le 25 janvier prochain. Une édition limitée sera également en vente le 28 décembre via Vinegar Syndrome.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.