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[Critique] « Beetlejuice Beetlejuice » : Burton réanime le démon vert avec l’âme de son classique original

En 1988, le réalisateur Tim Burton affirme son style unique qui allie l’horreur, le fantastique et la comédie avec la sortie de son film Beetlejuice. Le long-métrage aux relents expressionnistes allemands et aux textures surréalistes gagne un succès grandissant et s’inscrit rapidement comme un classique cinématographique. Pour ainsi dire, Beetlejuice marque l’origine du genre « Timburton-esque » qui nous est désormais si familier et réconfortant.

Trente-six ans plus tard, on assiste à une véritable renaissance avec Beetlejuice Beetlejuice (Bételgeuse Bételgeuse), qui promet de faire suite au film culte. La distribution est épatante et garde plusieurs de ses idoles intactes : Winona Ryder, Michael Keaton, Catherine O’Hara. On y ajoute bien sûr de nouveaux visages tels que la récente muse de Burton, Jenna Ortega, ainsi que Monica Bellucci, Willem Dafoe, Justin Theroux et Arthur Conti. Si vous craignez que Beetlejuice Beetlejuice ne soit qu’un Tim Burton dilué et légèrement infantilisé comme sa série Netflix Wednesday, soyez rassuré·e·s car ce deuxième volet réussit de part et d’autre à reproduire « l’âme » de son prédécesseur.

Après une tragédie familiale, Lydia Deetz (Winona Ryder), son partenaire Rory (Justin Theroux), sa fille Astrid (Jenna Ortega) et sa belle-mère Delia (Catherine O'Hara) doivent revenir à Winter River, là où tout a commencé. Un « ami » de longue date les attendra avec impatience...
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Nouveaux personnages, mais toujours le bon vieux Beetlejuice

Qui dit nouveau volet, dit aussi nouveaux personnages. Ici Beetlejuice Beetlejuice introduit plusieurs narratifs inédits en plus de conserver l’esprit général de l’univers d’origine. On baigne toujours dans des effets visuels psychédéliques, des couleurs éclatantes ainsi que des accessoires et éléments de décor en trois dimensions, une spécialité de Burton qui souhaite convier un effet plus enveloppant et grandiose. On ne dénature pas l’essence de Beetlejuice et son charme des années 80, on le projette seulement dans l’avenir avec quelques éléments modernes ici et là.

Dans Beetlejuice Beetlejuice, Lydia Deetz, l’adolescente gothique et cynique, est évidemment devenue une adulte. Burton fait progresser son personnage, qui est maintenant devenu une sorte de célébrité dans le domaine du paranormal, nouvellement amouraché d’un homme peu sympathique et mère d’une jeune femme, Astrid Deetz. Cette dernière, en deuil de son père et en froid contre sa mère absente et absorbée par ces fantômes (littéralement et métaphoriquement), méprise tout et tout le monde. Ortega est excellente, Ryder adéquatement lunatique et Theroux juste assez exécrable.

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Trois autres personnages sont également insérés : un acteur populaire tourné policier de l’au-delà (Willem Dafoe), une sorcière-suceuse d’âmes, ex-femme de Beetlejuice (Monica Belluci) et un jeune homme de type « boy next door » (Arthur Conti, House of the Dragon). Aussi farfelus soient-ils, ces ajouts paraissent plutôt futiles, car ils s’avèrent trop brièvement exploités et ne contribuent pas particulièrement au développement de l’histoire.

Pour sa part, Beetlejuice reste toujours aussi infect et répugnant. Quel plaisir de retrouver le démon-bio-exorciste que l’on apprécie autant que l’on déteste. On doit admettre cependant que l’antihéros n’est pas nécessairement central comme dans le premier film. Il partage surtout l’écran avec les nouvelles têtes et leurs différentes intrigues.

Le clou du spectacle : Catherine O’Hara dans son rôle de belle-mère. Quelle fantastique performance nous offre l’actrice expérimentée dans ce bijou de personnage ; Delia est désormais une artiste de performance excentrique extrêmement dramatique. Son intensité élève d’un cran l’humour de l’œuvre.

Fantaisie et folie : un film qui ne se prend pas au sérieux

On ressent l’esprit joueur de Burton à travers cette nouvelle version : Beetlejuice Beetlejuice embrasse la fantaisie, l’extravagance, le dégoutant et l’étrange. C’est un film qui ne se prend pas au sérieux, qui demande d’y entrer sans trop penser et de se laisser absorber par le chaos de son rythme rapide.

On nous laisse finalement sur une note ouverte, avec l’espoir d’une suite possible, question de peut-être prolonger le plaisir encore plus longtemps…

Note des lecteurs2 Notes
Pour les fans...
du cinéma de Tim Burton
de démons-bios-exorcistes puérils
4
Note Horreur Québec

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