La sorcière de Blair est de retour dans les bois dix-sept ans après le premier film qui, qu’on l’ait aimé ou non, a marqué l’histoire du cinéma d’horreur et pour plus d’une raison. C’est le réalisateur Adam Wingard qui ose s’aventurer sur le terrain glissant d’un troisième volet, l’homme derrière les succès You’re Next et V/H/S.
On renoue avec la légende via le frère de Heather, la cinéaste disparue du premier film. James l'aurait entrevue dans une vidéo YouTube postée par des habitants de la région. La bande vidéo aurait été retrouvée dans les bois de Burkittsville. Il retournera donc sur les lieux avec une bande d'amis et en profitera pour tourner un documentaire.
Blair Witch est un remake déguisé en suite. Outre la raison légèrement évoquée pour cette fin de semaine de camping, on assiste grosso modo aux mêmes suites d’événements que le film original. Les studios n’ont peut-être pas voulu choquer les fans avec ce mot tant détesté — RE-MAAAA-KE —, mais il ne faudrait pas non plus les prendre pour des idiots…
Si le film de 1999 vous avait donné le tournis en salle à l’époque, attendez de voir cette nouvelle mouture. Les 16mm et 35mm de Heather, Josh et Mike sont maintenant troquées par un drone (technologie oblige!) et des caméras sophistiquées à l’oreille. Comme chaque personnage filmant, on assiste à un festival de montage chaotique sans précédent, glitchs visuels et sonores à la mode en prime. Visiblement, ces étudiants en cinéma n’ont jamais tenu une caméra en main tellement la qualité des cadrages et prises de vue est médiocre. Ou c’est le monteur qui était sur l’acide?
Rien du film ne réussit à nous faire croire au faux documentaire, comme The Blair Witch Project avait réussi à le faire à l’époque. Impossible que les caméras aient pu capter ces effets sonores, travaillés en surround et boostés de basses démesurées. Les interprètes sont aussi interchangeables et les personnages, dépourvus de tout charisme. On observe les jeunes adultes tomber un à un, comme dans la plus vieille tradition des films d’horreur, ou bien nous sauter au visage à beaucoup trop de reprises dans des jumps scares d’une routine lassante et frustrante.
C’est lorsque les caméras se posent un instant et que la cohue cesse enfin qu’on réussit à ressentir un ou deux frissons. Hélas, c’est de très courte durée. Blair Witch est un condensé et un remâché de tout ce qui s’est fait dans le domaine du found footage depuis vingt ans. Dommage, on aurait tellement voulu y croire.
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