Plusieurs cinéphiles ont peut-être eu vent de Bungalow lorsque les médias ont annoncé que le titre était en compétition officielle au 26e Festival du film Nuits noires de Tallinn en novembre dernier. C’était tout de même encourageant, et voilà que le film québécois prend l’affiche dans nos salles ce week-end.
Sarah et Jonathan décident de s’acheter un petit bungalow même s’ils sont conscients qu’il y a beaucoup de travail à effectuer pour en faire la maison idéale. Pourtant, le manque d’argent poussera bientôt Jonathan à prendre de mauvaises décisions, et leur vie du couple sera rapidement en péril.
Réalisé par Lawrence Côté-Collins, qui signe également le scénario en compagnie d’Alexandre Auger, Bungalow offre une certaine parodie de la réalité rencontrée par de nombreux couples qui tentent l’impossible pour se créer une demeure potable. À ce titre, plusieurs observations deviennent juteuses et les dialogues cinglants feront l’effet d’un miroir à plusieurs spectateurs qui se reconnaitront forcément dans les anxiétés ressenties par ce couple. Cela dit, la véritable puissance du scénario réside dans cet équilibre parfait que le film entretient entre la comédie et le drame.
Le choc est d’autant plus perturbant lorsque le scénario tournera au cauchemar, et que le réalisme de certaines scènes deviendra désarmant. En effet, c’est ce mélange d’observations psychologiques, d’horreur et de fantaisie pure qui confère à Bungalow son ton rafraîchissant. Dommage que la finale soit un tantinet expéditive, mais c’est un bien moindre mal.
La cinéaste fait montre de beaucoup d’aisance dans sa direction d’interprètes. Sa caméra s’immisce intelligemment dans la banalité quotidienne des héros en scrutant sans limite les regards et les expressions qu’ils manifestent.
Si Geneviève Schmidt, Martin Larocque, Ève Landry et Sylvie Léonard composent avec justesse des personnages secondaires colorés, la palme revient tout de même à Sonia Cordeau (Les Appendices) et Guillaume Cyr (Arsenault & Fils) qui brillent tout d’eux d’authenticité.
Au final, Bungalow est un divertissement de qualité qui donne envie de suivre sa cinéaste dans le futur.
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