Après un désastre nucléaire, une jeune famille tente de survivre dans un monde dévasté, dangereux et où la nourriture se fait rare. Ces derniers se verront offrir des billets pour une soirée bien spéciale au grand manoir du coin, où on leur promet un repas chaud et une pièce de théâtre en guise de divertissement. L’occasion est idéale pour oublier la dure réalité de la vie extérieure l’espace d’un instant, mais Leonora, Jaboc et leur fillette Alice assisteront à un spectacle beaucoup plus déroutant qu’ils avaient imaginé.
Cadaver (Kadaver), la toute première production norvégienne de Netflix, paraît cette semaine juste à temps pour votre marathon d’Halloween. Et même si le nom de Jarand Herdal vous est probablement inconnu, le cinéaste scandinave basé à Los Angeles peut se vanter d’avoir offert le premier film de science-fiction de son pays natal (Everywhen), en plus d’avoir derrière la cravate quelques vidéoclips ayant franchi la barre du dix millions de vues sur YouTube (l’homme a travaillé avec Danny Trejo pour la pièce Money de Broiler ft. Bekuh Boom!).
Bref, Herdal possède un certain flair pour les visions dystopiques et les esthétiques léchées, comme le démontre sa dernière réalisation horrifique. La mise en scène sature les couleurs du gigantesque manoir, nappé de rouge — une couleur dangereuse, mais qui rappelle surtout les rideaux de velours traditionnels des théâtres. Toute cette opulence met bien en contraste la monotonie et la pauvreté qui règne à l’extérieur. Les ambiances fonctionnent donc très bien et côté visuel, il n’y a effectivement rien à redire.
On reste toutefois sur notre faim quand vient le temps d’apprécier le spectacle promis. Le récit développé en premier lieu intrigue, toutefois le théâtre de Cadaver ne réside pas réellement dans sa pièce, tristement à peine esquissée, mais plutôt dans son déroulement. Les spectateurs invités doivent revêtir ces masques pour qu’on puisse les distinguer des acteurs, qui déambulent dans toutes les pièces de la demeure. Lorsque plusieurs commencent à manquer à l’appel, dont notre jeune Alice, on tente de mêler les cartes quant à notre perception de la réalité et du jeu qui opère sous nos yeux. Est-ce réellement une mise en scène?
Lorsque la finale un peu beige survient et que quelques dénouements ne collent pas, on ne peut s’empêcher de penser que Cadaver, comme plusieurs des fictions que les plateformes de streaming nous proposent ces derniers mois, aurait mieux fonctionné au sein d’une anthologie à la Black Mirror. Le résultat, quoique bien rythmé, manque de tonus et surtout de profondeur pour justifier son format plus long. Le divertissement n’est quand même pas méchant.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.