Il est difficile de ne pas réagir à l’idée de ce film complètement absurde, basé sur des faits réels, et le titre en dit long: Cocaine Bear (Ours sous cocaïne). Comme la plupart des productions hollywoodiennes qui s’inspirent de faits vécus, les producteurs s’en sont ici donnés à cœur joie pour modifier certains aspects de l’histoire réelle, notamment avec la brillante idée de transformer cet ours en une machine à tuer. Le projet a suscité beaucoup d’intérêt sur le Web dû à la nature folle du concept, rappelant Snakes on a Plane paru en 2006. Contrairement au film mettant en vedette Samuel L. Jackson, Cocaine Bear réussit à livrer la marchandise avec son concept extravagant.
Largement inspiré de faits survenus en 1985, Cocaine Bear raconte l'histoire d'un trafiquant de drogue qui s'écrase avec une quantité monstre de cocaïne dans une forêt de la Géorgie. C'est un ours de 500 livres qui trouve la cargaison et prend goût à la drogue, alors que plusieurs sont à la recherche de la substance. L'excès de cocaïne entraînera le prédateur dans un carnage, éliminant tous les criminels, policiers, touristes et adolescents qui se trouveront sur son chemin.
Dès les premiers instants, on est introduits au sens de l’humour aiguisé et cruel des cinéastes, alors qu’un pilote décharge sa cargaison illicite menant à la mésaventure burlesque. Cocaine Bear sait exactement de quel type de film il s’agit: un slasher hilarant et sanglant mettant en vedette un ours intoxiqué. Tout comme sa drogue titulaire, le film commence très fort et énergiquement pour s’épuiser lors du dernier acte, mais la tuerie orchestrée par la vedette principale touffue est tout à fait glorieuse et satisfaisante. Une des plus grandes qualités du film est sa capacité à ne pas se prendre au sérieux.
La réalisatrice Elizabeth Banks (Charlie’s Angels (2019)) sait comment introduire une brochette de personnages divertissants et caricaturaux qui serviront de mets principaux pour l’ours hors de contrôle, mais sont là pour donner un spectacle qualité. Parmi ces acteurs, on retrouve un Alden Ehrenreich déprimé et attachant, le regretté Ray Liotta dans l’un des derniers rôles de sa carrière, Keri Russell, qui joue la mère désespérée, et plusieurs autres apparitions dont Scott Seiss que vous allez peut-être reconnaître pour ses «TikTok retail» devenus viraux durant la pandémie. Même si l’apparition d’une personnalité TikTok dans une grosse production peut faire rouler des yeux, son personnage fait partie d’une des scènes les plus délirantes du film. Tout le monde ajoute son grain de sel et contribue au succès des gags, qui sont nombreux.
Cocaine Bear trouve plusieurs façons de surpasser les attentes et divertir, même si le film ne peut pas cacher tous ses défauts. Au niveau du montage, le défi était de suivre différents personnages séparés en gardant un certain momentum, et ce n’est pas toujours réussi. On a toutefois droit à une panoplie de membres déchiquetés par la bête, et la bonne nouvelle c’est que le gore ne déçoit pas, même si les éléments d’horreur sont légèrement délaissés. Les synthétiseurs et la musique de Mark Mothersbaugh ajoutent également à l’ambiance des années 1980; pas surprenant venant du claviériste de Devo qui s’avère un choix judicieux comme compositeur de la trame sonore.
Au final, Cocaine Bear est une expérience qu’on peut apprécier avec une foule de minuit en délire et la réalisatrice Elizabeth Banks comprend ce que le public attend de ce genre de film. Entre les serpents dans l’avion et l’ours dans la forêt, la victoire revient au gros toutou avec l’aide d’un peu de poudre blanche.
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